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lundi 4 juillet 2011

Festival Eurockéennes de Belfort (03/07/2011)


Edit d'août 2014 
Les photos illustrant cet article ont été perdues dans la migration du site et le crash d'un disque dur... Seul l'écrit reste.

Après un samedi bien rempli, c’est encore une belle journée, bien ensoleillée, qui accompagne les festivaliers pour ce troisième jour des Eurockéennes de Belfort cru 2011. De part la programmation, la faune festivalière toujours aussi importante est plus disparate que la veille, plus familiale.
Ce sont les toulousains-texans de Binary Audio Misfits ! qui ont la lourde tâche d’ouvrir cette dernière journée en milieu d’après-midi dans la tant décriée scène Club Loggia (On y reviendra plus tard.). Le groupe propose un savant mélange rock/hip hop parfait pour débuter les festivités musicales du jour. Un peu plus tard, la conférence de presse les concernant ne manquera pas de conforter l’admirable bonne humeur qui règne entre les français et américains. Bonne nouvelle l’aventure musicale les concernant devrait se poursuivre et l’envie de nouvelles compositions est bien dans leurs esprits.


Sur l’esplanade Green Room, la toujours très classe formation Moriarty a assuré une plongée réussie dans leur univers mi rock mi "cabaret". C’est plutôt une bonne surprise de constater que les ambiances qu’il savent distiller par la grâce de leur chanteuse Rosemary Standley sont tout aussi convaincantes dans un festival de plein air que dans le confinement d’une salle de concert. Il manquait peut être un tout petit peu d’intimité et les décors particuliers qui suivent le groupe lors de leurs tournées. Malgré tout, la prestation des Eurockéennes restera l’une des meilleures du festival.


Un petit tour du côté de la scène de la plage où il fait bon lézarder. On y prépare l’arrivée des canadiens deKarkwa. Le groupe pop rock est sympathique, leurs morceaux aussi. On passe un agréable moment en leur compagnie. Le lieu choisi pour leur prestation est vraiment bien trouvé. Excellent choix de programmation.


Au même moment, ce sontThe Dø qui ont pris place sur la grande scène du festival. Il y a beaucoup de monde : de toute façon que ce soit lors des concerts de la grande scène ou de l’Esplanade Green Room, le public afflue en masse dès les premières notes jouées par les groupes. Apparemment les spectateurs apprécient, ce ne sera pas le concert de la réconciliation pour ma part ayant vraiment du mal à cerner la sincérité du duo sur scène qui, à mon goût, surjoue plus qu’il ne s’amuse. On a le sentiment qu’ils en font parfois des tonnes pour masquer les quelques légèretés de leur répertoire.
Je serais bien allée jeter un œil et une oreille à Honey For Petzi qui m’avait été chaudement recommandé par un ami et qui, je l’apprendrai en conférence de presse, a été désigné lauréat du concours Repérages eurockéennes SNCF. Mais non ! Pourquoi ? Parce que la scène Club Loggia a été le fiasco de cette édition pourtant réussie des Eurocks 2011. Déjà sa situation complètement excentrée faisait qu’il n’était possible de s’y rendre seulement lorsque le public n’était pas trop nombreux. A partir d’un seuil de festivaliers rapidement atteint il fallait alors traverser des zones délicates dont l’arrière de la Grande Scène complètement saturée de monde. Autant dire que cela doublait déjà le temps d’accès au Club Loggia nous faisant perdre tout le début du concert proposé. Et quand bien même nous arrivions à atteindre la zone Loggia celle-ci était tellement bondée qu’il nous était même impossible d’y voir quelque chose puisqu’elle se situait dans un cul-de-sac. Obligation de faire demi-tour pour se rendre ailleurs ! Au final on perd 20 minutes pour accéder nulle part !


Tant pis, pour se remettre de cette déception on profite de Philippe Katerine en forme comme jamais qui a investi l’Esplanade Green Room. C’est du grand n’importe quoi, du kitch à souhait, du débile : duKaterine ! Il chante son hymne "La banane" c’est pour moi l’occasion de téléphoner à mes filles pour leur faire partager ce moment musical intense. Les tubes du "dingo chantant" enflamment gaiement le public. Voilà une bien agréable légèreté en attendant du corrosif et subversif du côté de la plage.


C’est Odd Future qu’on attend là-bas. Les fameux rappeurs ricains de 20 ans dont on ne sait trop quoi penser entre le buzz qui les a mis en avant, leurs textes misogynes, leurs propos limites homophobes. Apparemment ce sont des génies du rap, les précurseurs d’un renouveau qu’on attendait depuis des années. Je tente donc l’immersion au milieu d’une masse de boutonneux prépubères dont certains sont cagoulés parce que ça fait trop gangsta rap sans doute. Les tee-shirt à la gloire de Tyler The Creator sont portés fièrement, des jeunes filles sur ma droite glapissent bizarrement. On ne manque pas de repérer l’intruse que je suis. Il doit y avoir une aura de maîtresse sur ma tête qui me suit et me trahit. On tente d’édulcorer des conversations trash : "Alors machine je peux pas me la voir, c’est une vraie... heu (regard dans ma direction) ... P. U. T. E. " / "hein quoi ? aaaaaah tu veux dire pute !!". Certains tentent d’être subtils, d’autres pas. L’attente est un peu longuette, le groupe arrive clairsemé, le dj d’abord, le reste suivra plus tard. On pense d’abord à un caprice à la manière de... Liam Gallagher qui sévit sur la grande scène au même moment. Tyler The Creator nous la jouerait diva du rap ? Il a une bonne excuse car il arrive le pied dans le plâtre muni de béquilles... C’est sûr que du coup le faire jouer sur la plage, c’est un peu vicelard. Mais bon c’est un rebelle, un rappeur à qui rien ne fait peur. Odd Future distille des morceaux plutôt efficaces, ses membres n’hésitant pas à se jeter dans le public au grand désarroi des pauvres gus de la sécurité qui ont peur de ne plus être capables de gérer tous les loustics qui se sentent pousser des ailes. Ensuite, les encenser comme on le fait actuellement me semble en partie exagérée. Je reste assez sceptique sur leur potentiel réel. Même si ces gamins m’ont bien amusée, leur prestation n’avait rien d’une claque phénoménale.





En même temps se produisait le chevelu brit-rockeur au caractère de cochon Liam Gallagher avec sa toute nouvelle formation Beady Eye. Rien de bien révolutionnaire dans l’univers de Liam, on profite de sympathiques morceaux pop-rock à la sauce Gallagher.


Ce sera ensuite au tour du duo Aaron de ravir bon nombre de festivaliers du côté de l’Esplanade Green Room. Mais ce que la plupart attendent c’est l’arrivée du côté de la grande scène des époustouflants Arcade Fire. Il n’y a pas à chipoter : le groupe est vraiment digne de sa réputation et assure un show grandiose. C’est la grande classe musicale canadienne qui envahit un temps les lieux. Pour la suite les chanceux qui ont accédé au Club Loggia ont pu profiter d’un très bon set de NasserCrystal Castles n’ont pas vraiment convaincu sur scène (encore une fois aurait-on envie d’ajouter). Cela délirait grave du côté de la plage et du Cabaret Burlesque invité par Philippe Katerine. Pour terminer, les Arctic Monkeys ont une nouvelle fois prouvé qu’ils étaient encore restés des garçons au top du rock (malgré un dernier album peu engageant). Sous des flots de formes gonflables proposées par lesPlasticiens Volants, les Eurockéennes 2011 ont refermé leurs portes.
Cette édition est aux dires des organisateurs l’une des plus réussies. En tout cas elle vient à point nommé après quelques années compliquées et une grosse remise en question. Avec près de 95 000 festivaliers, une journée sold-out pour le samedi, trois jours de temps parfait, on comprend que les organisateurs avaient la banane (de Philippe ?) lors de la conférence de presse bilan du festival. Il y a eu pas mal de nouveautés fort appréciées (impossible pour moi d’en parler vu que c’était ma première fois aux Eurocks). Un gros travail a été fait pour accueillir grand nombre de festivaliers à mobilité réduite : effectivement on en a croisé beaucoup et ceux-ci semblaient très bien encadrés pour vivre le festival comme tout un chacun. La scène de la plage a été une réussite et a connu un énorme succès. L’esplanade Green Room était aussi une initiative intéressante. Beaucoup ont remarqué une amélioration notable du son, du fait d’un placement différent des enceintes (en grappe et non suspendues dans un seul sens si j’ai tout bien compris). La programmation était à la fois diverse mais tout autant cohérente. Bravo ! Seul hic, cette fameuse scène Club Loggia dont il faudra revoir la disposition et l’accessibilité lors de la prochaine édition. En tout cas cette première visite m’a vraiment conquise. Il y aura certainement une prochaine fois.