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samedi 3 mars 2012

Kasabian - La Laiterie, Strasbourg (02/03/2012)

Photo Delphine VAN BRACKEL

Inutile de maintenir le suspense : il y a eu du décevant dans le concert de Kasabian à La Laiterie. Cela me fait mal aux phalanges de devoir l’écrire mais c’est un fait. Depuis cette nuit j’ai la très désagréable impression de revivre le traumatisme de 2006 quand j’avais vu Pelican suivi du concert deMogwai. Les premiers m’avaient touchée par leur sincérité, la qualité de leur set et leur générosité quand les autres s’étaient montré péteux, avaient balancé un concert sans âme avec un son insupportable. Voilà, l’histoire se répéterait presque. Il y a quelques jours je m’enthousiasmais à la suite du concert de The Subways devant une Laiterie bien peu remplie alors que c’est vraiment l’amertume qui m’envahit au lendemain de la venue de Kasabian à Strasbourg. La faute à qui, la faute à quoi ? Sans doute aux trop gros espoirs que l’on met dans un évènement qui n’est pas à la hauteur des nos attentes.
La Laiterie était bondée et il fut bien complexe d’effectuer mon habituelle expédition vers la droite de la scène tant le public s’était massé densément dans le début de salle pour écouter une première partie qui préfigurait déjà l’ambiance de déception qui anima la majeure partie de ma soirée. Alors je ne vais pas m’étendre plus longtemps sur Belakiss (étonnant choix de mauvaise première partie pour un groupe du niveau de Kasabian) dont l’unique intérêt aura permis de faire fuir quelques spectateurs vers le bar du hall d’entrée facilitant ainsi mon arrivée dans mon petit coin tranquille en bout de salle. 21h38 : le groupe investit la scène avec le morceau "Days Are Forgotten" et là déjà deux choses m’inquiètent : le son est un peu poussif pour un morceau qui habituellement ne nécessite pas un niveau de saturation ou une puissance telle etTom Meighan a vraiment une drôle de tête ! D’habitude il entre en scène avec lunettes de soleil de manière plutôt fringante ce qu’il avait apparemment fait la veille à Lille. Hier soir, il semblait dès le début du concert un peu ... fatigué (?) du moins pas au top de sa forme. En même temps son premier échange avec une jeune spectatrice strasbourgeoise fut : "Hello Bitch !". Il n’allait pas si mal tout compte fait ! Quoi qu’il en soit Tom Meighan a réussi à assurer le show durant l’heure et demi de concert en échangeant avec le public, interprétant les morceaux comme il fallait : il a fait son job. Sergio Pizzorno le compositeur et autre chanteur du groupe paraissait quant à lui nettement plus enjoué et alerte que son camarade de scène. Les autres membres étaient égaux à eux-mêmes. Le groupe a proposé quelques-uns de ses grands tubes et pourtant le coeur n’y était pas. La salle bougeait certes mais on était loin de l’effervescence offerte par les fougueux The Subways quelques jours plus tôt. Cette folie furieuse a pointé le bout de son nez au moment de "Fire" dernier morceau en rappels c’est à dire à 5 minutes de la fin du concert. C’est un peu couillon. Alors pourquoi ce concert fut décevant ? (Surtout en comparaison avec l’excellente prestation de 2010 dans la même salle.). Le groupe qui joue habituellement dans des stadium est peut-être un peu blasé et a perdu en générosité et simplicité. J’allais pester méchamment contre La Laiterie pour abus de niveau sonore insupportable quand je découvre qu’à Lille aussi les spectateurs du Zenith ont subi les mêmes agressions auditives. Dommage car la plupart des titres étaient noyés dans un gros son à la limite du supportable selon les emplacements dans la salle et perdaient cruellement en subtilité. Et il n’y avait pas que le son qui fut nauséabond, les jeux d’éclairages sont passés à maintes reprises du meilleur au pire ! Alors une chose : un jour j’ai découvert les jeux de lumières avec effets stroboscopiques lors d’un concert de Nine Inch Nails et j’ai trouvé cela dément. Lorsque A Place To Bury Strangers use et abuse des lumières saccadées jusqu’à nous faire nous sentir mal, on a presque envie de dire que c’est légitime avec leur musique et l’ambiance de leur set. MAIS alors ce que soit avec un groupe comme Kasabian, que par moments, on se prenne des espèces de méga flash incessants en pleine figure et que l’on doive supporter de très longues minutes des effets stroboscopiques lourdingues avec le son qui sature en parallèle tout en réalisant qu’on a payé 35€ pour vivre ce moment-là, on en conclut vite qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre petite tête ! Finalement, malgré les quelques déceptions, le public semble ravi d’avoir pu profiter dans une salle à taille humaine d’un groupe dont on adore la majorité des morceaux. Il y a eu quelques grands moments de plaisir où toute la foule de La Laiterie sautillait gaiement. Le groupe a fait preuve de sympathie et a assuré un concert dans les règles prédéfinies. Ce que l’on retiendra surtout c’est que nous étions bien contents parce que le concert affichait complet et que nous y étions.