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jeudi 30 juin 2011

Crocodiles - Troc’afé, Strasbourg (30/06/2011)



Belle affiche (à tous les niveaux - réalisation d’Heidi Jacquemoud) pour cette soirée événement du dernier jour de juin proposée par l’association Panimix. Faire venir les Crocodiles (version US) au Troc’afé ne semblait pas à priori l’idée la plus judicieuse en terme de lieu exiguë pour un groupe dont la notoriété ne cesse de grimper. Sur le papier, dans la manière dont l’annonce fut faite (avec pré-ventes des places et tutti quanti) ce concert des Crocodiles s’apparentait à une soirée "fermée" réservée à quelques bons potes de Panimix ou autochtones du Troc’ pouvant attirer quelques hipsters aux aguets. Finalement, des places étaient encore disponibles le matin même et le public s’est révélé assez hétérogène. L’endroit est nettement plus sympathique et accueillant que je ne l’imaginais. Voilà déjà qui pose un cadre agréable pour la prestation qui se prépare. Heureusement car l’attente du concert devant débuter à 19h précises fut un chouïa longue. C’est l’été, la veille des vacances, il fait beau, on est bien... ça passe.

Il est 20h30 passées quand le concert commence... enfin ! Pour apprécier les Crocodiles il faut savoir faire preuve d’un peu de schizophrénie ou d’une indulgence démesurée. Le tout est de savoir faire la part des choses entre l’artiste et le personnage (notamment pour l’imbuvable chanteur Brandon Welchez que certains n’hésitent pas à traiter de bouffon...). Doté de ses sempiternelles lunettes noires collées au nez, sans son blouson en cuir vue la chaleur, l’américain déambulant sur la terrasse du Troc’ n’inspire pas une sympathie énorme. Sur scène ce n’est guère mieux, il sait qui il est... et dans sa tête cela semble grandiose. Bon on s’en fiche un peu, on ne nous demande pas d’en faire notre meilleur pote ou de passer nos vacances avec, nous ce qu’on veut c’est qu’il nous fasse le show, qu’il assure avec son groupe et là il faut le reconnaître ce type et ses acolytes sont à ce jeu-là excellents. Déjà le choix des morceaux de la setlist est impeccable : beaucoup de titres très efficaces judicieusement placés. Zéro temps mort pour un set qui n’a cessé de monter en intensité du début à la fin. Le chant hypnotique du ténébreux Brandon et les interprétations sémillantes de l’ensemble du groupe nous ont offert un moment récréatif délicieux. Le final avec un "Summer of Hate" à l’intro assourdissante et hypnotique fut régalienne. A écouter, voir, revoir... [Pour ma part ce sera à la Route du Rock le 14 août.]