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dimanche 23 octobre 2011

Delacave + OneFuckOne - Hall des Chars, Strasbourg (22/10/2011)

Photo Lomography Corporation

L’association Radical Câlin et Séverine d’Assonance nous avaient concocté une soirée fort alléchante avec en tête d’affiche les lyonnais de Zëro. Il y avait beaucoup de possibilités de sorties musicales hier soir sur Strasbourg avec aussi le concert de Civil Civic à Colmar pour les plus téméraires. (Ils rejoueront à Strasbourg bientôt d’ailleurs : le 04/11 au CEEAC.) Pourtant c’est un public relativement nombreux qui a investi jusqu’au milieu de la nuit la salle des colonnes du Hall des Chars.
Voilà le genre de soirées qu’on adore : celles qui permettent les rencontres et coups-de-foudre inattendus. C’est pour Zëro que je me déplaçais surtout et malgré un set tendu et efficace du groupe d’Ici d’Ailleurs, la prestation qui m’a fait chavirée fut celle du duo Delacave.

Un homme et une femme forment ce groupe fantomatique. Lui, Seb Normal, on le connaît un peu par ici puisqu’il officie depuis quelques années au sein des recommandables The Feeling Of Love. Elle, Lily, compagne discrète impose sur scène des formes d’interprétations délicates flirtant insidieusement aux frontières du macabre. Déjà à l’écoute des morceaux proposés sur Bandcamp, c’est dans une atmosphère sombre et bizarre que nous plongent les rythmiques obsédantes ainsi que le chant distordu et plaintif de Delacave. En live l’effet n’en est que plus bluffant : le spectateur se trouve carrément immergé dans un bain d’ambiances sonores magnétiques et inquiétantes. Le concert du couple marqua intensément ce début de soirée.
En écoute :

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Image vidéo B Fritsch

Ensuite c’est un tout autre duo qui prenait place sur scène et au milieu du public du Hall des Chars : les italiens de OneFuckOne. Voilà un set qui fut sympathique à suivre malgré un démarrage un peu lent. Pourtant, il ne devrait pas laisser de souvenirs grandioses. Même si l’ensemble était de qualité, c’était à se demander parfois si ceux qui s’éclataient le plus dans la salle n’étaient pas les deux membres du groupe partis dans des délires personnels. Décrochage complet sur la fin du concert pour ma part, sans doute plongée dans la nostalgie de la prestation de Delacave et dans l’attente impatiente de l’arrivée de Zëro.
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Ce que l’on peut dire de Zëro c’est qu’ils assurent. Quel que soit l’état de leur membre, malgré un public un peu émoustillé et éméché ou les bugs techniques de dernières minutes rien ne semble démonter les lyonnais. Le groupe a de la bouteille et s’est longuement rôdé pour exceller dans les concerts énergiques (que ce soit sous Zëro ou lors des formations précédentes de certains membres :Bästard et Narcophony). Tendus et carrés tels pourraient être les caractéristiques propres aux morceaux délivrés cette nuit. Forcément l’efficacité était au rendez-vous et c’est avec un plaisir intense que le public s’est laissé bousculer par les sonorités expertes que le groupe a assénées sans répit malgré de mini couacs techniques. Une prestation à la hauteur des attentes que l’on pouvait porter sur Zëro ne les connaissant, pour ma part, qu’au travers de leurs réalisations studio
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