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dimanche 23 octobre 2005

Jude - La Laiterie, Strasbourg (22/10/2005)




La soirée débuta par la prestation de Kaki King, véritable virtuose de la guitare et du dobro. Pendant près d’une heure la salle fut conquise par la qualité et l’originalité de la performance de la jeune femme, qui fut même rejointe le temps d’un morceau par le batteur de Jude.

Jude arriva ensuite sur scène, enchaînant ballades et morceaux plus énergiques avec une justesse assez étonnante dans la voix (notamment dans les aigus), alternant guitare et piano.

Sur scène, il est accompagné d’un batteur loufoque et énergique et d’un bassiste, plutôt craquant, mais hélas un peu trop timide à mon goût avec ses instruments.

Jude plaisante avec le public et créé une atmosphère chaleureuse autour de chacun de ses titres. Pourtant, il y aurait eu de quoi casser cette ambiance : la soirée fut une succession de petits soucis techniques que ce soit le piano, la guitare ou les basses ...

Jude en a fait un véritable show : les paroles de "The Asshole Song" se transformant en <>, le ré-accordage des guitares devenant un véritable sketch musical, son bassiste étant systématiquement vanné lors de ses déboires (et pas seulement sur "Perfect Plank"). Tout ceci créant l’hilarité aussi bien dans le public ou sur scène entre musiciens.
Etait-ce dû au caractère jovial de Jude ou à la bouteille de vin blanc (d’Alsace) qu’il a allégrement bu au goulot toute la soirée ? ... Mais il régnait une atmosphère fort agréable ce soir là dans une salle de la Laiterie quasi-pleine. La qualité des interprétations y était sans doute pour beaucoup aussi.
Après deux séries de rappels avec notamment "Madonna" et une version surexcitée de "On The Dancefloor", le songwritter américain est revenu pour un ultime morceau seul à la guitare.
Jude est un artiste tellement généreux avec son public que même lorsqu’on ne connaît pas vraiment son répertoire ou si on est, comme moi, un peu hermétique à son style musical on passe quand même une excellente soirée en sa compagnie.

mardi 30 août 2005

Pixies - Rock En Seine, Paris (25/08/2005)


Revoir les Pixies 14 ans après leur tournée "Trompe Le Monde" c’est à la fois excitant et inquiétant... N’est–ce pas un peu pathétique de tenir tant que ça à revoir un groupe qui n’existe plus depuis des années et qui s’est reformé pour d’obscures raisons qui tiennent plus du domaine financier qu’artistique ? N’est-ce pas un peu une envie égoïste de fans trentenaires en quête de souvenirs de leur jeunesse d’antan ? Mais quel désir malsain poussent les 15/25 ans à vouloir connaître sur scène un groupe qui avait déjà ‘splitté’ de façon violente quand ils ont découvert et acheté leurs albums ?
Cela tient sans nul doute à la force des morceaux de Black Francis et ses acolytes, qui ont su traverser les années et parviennent toujours à toucher les plus inconditionnels et les fans les plus jeunes.
Quand le toujours plus gros Frank, Joey Santiago ses cheveux en moins, Dave quelques rides en plus et surtout Kim Deal arrivèrent sur scène, il fallait être là, dans ce coin gauche non loin de la scène, où la joie et l’hystérie s’emparèrent des fans plus ou moins jeunes. Premier choc : visuel, une Kim Deal bouffie, le visage transformé par les années, alcool et drogues en tout genre plus rien à voir avec la jeune fille sexy des débuts 1990 mais un sourire toujours aussi magique, une envie, un plaisir d’être là qui occulte tout le reste.
Le set démarre et là une angoisse folle s’empare de moi : la version hyper mollassonne de "Wave Of Mutilation" me fait craindre le pire. Est-ce que, comme dans mes cauchemars les plus fous, Black Francis a décidé de nous rejouer tous les titres des Pixies façon Frank Black à la sauce "Honeycomb" !?! Kim Deal s’y met, et je trouve cela toujours aussi mou et même mal chanté, encore deux titres pas trop péchus et je me fais une raison : ils ont vieilli, c’est normal, c’est pas grave, fallait pas rêver, je suis déjà contente d’être là, de les voir tant pis pour la magie d’antan...
C’est alors que, ô miracle, un vent de folie furieuse s’empara à la fois du groupe et de la foule à mes côtés. Les titres s’enchaînèrent non-stop, avec une puissance et une vitesse qui m’ont ramenée 14 ans plus tôt.
Et même si Santiago joue parfois faux, si les choeurs de "Caribou" ne sont pas toujours très justes, si Big Frank n’extériorise pas vraiment ses sentiments, si Kim Deal joue tout en raideur,... la magie est là. Les Pixies ont toujours cette capacité incroyable à parvenir à mettre une ambiance de folie parmi leur public sans en faire des tonnes sur scène. Excellent choix des morceaux joués sur scène puisés ça et là parmi les quatre albums du groupe avec de vraies surprises comme "The Sad Punk" qu’on entend rarement en live.
Au-delà de cette prestation incroyable, on pourra retenir la complicité retrouvée entre les membres du groupe (notamment Kim Deal et Frank Black), un plaisir certain à jouer ensemble et à rencontrer un nouveau public mêlé d’anciens fans aguerris et de plus jeunes fougueux. On peut espérer que ces concerts aboutissent à l’envie de composer à nouveau ensemble et pourquoi pas rêver d’un nouvel album des Pixies version 2005.

jeudi 30 juin 2005

Matt Elliott - Le Molodoï, Strasbourg (23/06/2005)


Soirée très spéciale au Molodoï en cette journée caniculaire : Yann Tambour présentant son projet Thee Stranded Horses, suivi de Matt Elliott (pour lequel j’étais surtout venue) avant le groupe phare de la soirée Children Of Fall (post hardcore Suédois).
Dans l’intimité de la toute petite salle du Molodoï, Yann Tambour a débuté la soirée : seul, assis au milieu de la vingtaine de spectateurs (les fans de hardcore préférant prendre l’air au dehors, tant pis pour eux !).
Il joue uniquement de sa guitare et/ou de sa harpe africaine, de belles mélodies accompagnées parfois par un chant un peu surprenant pour qui connaît Encre : il ne s’agit plus de textes sussurrés, mais de chants anglais façon folk avec une voix grave quelque peu nasillarde.
Après une courte pause, Matt Elliott prend place au milieu du petit comité. Impressionnant le bonhomme, surtout quand on se trouve à 1 mètre de lui. Sa guitare en bandoulière, son ordi branché, ses pédales réglées, il démarre : premiers riffs, premiers chants, puis s’ensuivent des juxtapositions de samples, où les voix se superposent, la musique devient hypnotique, on se laisse porter dans une transe intérieure. Les morceaux n’en finissent plus et on aimerait qu’ils ne s’arrêtent jamais. On rêve d’une éternelle boucle musicale, spirale électronique où voix et cordes se mêlent, se distordent indéfiniment ...
Autant dire que j’ai halluciné du début à la fin, moi qui n’avais jamais vu une telle chose, plutôt habituée aux groupes avec plein de musicos et d’instruments.
Ce grand gaillard a la capacité de subjuguer à lui seul tout un auditoire pas forcément conquis au départ, à tel point que lorsqu’il a débranché sa pédale et est parti, nous étions tous sans exception frustrés que ce soit déjà terminé.
Alors que les "hardeux" regagnaient la salle pour Children Of Fall, ignorant le moment magique qu’ils avaient manqué, je préférais partir.
Il y a des instants comme ceux-ci qu’on préfère garder intact toute une nuit.

samedi 25 juin 2005

Thee, Stranded Horse - Le Molodoï, Strasbourg (23/06/2005)


Il est de ces artistes dont on est fier de se dire qu’ils sont français, Yann Tambour est de ceux-là, cet homme aux talents multiples sait nous proposer des projets originaux et toujours de grande qualité. C’est dans l’intimité de la toute petite salle du Molodoï, que Yann Tambour a débuté cette soirée de juin 2005 présentant ici son projet solo Thee, Stranded Horse en première partie de Matt Eliott. C’est un charmant jeune homme chétif et barbu qui est venu prendre place sur une chaise au milieu d’un public restreint d’une quinzaine de personnes. Seul, il a su nous envoûter en jouant de sa kora (harpe malienne) et d’autres instruments à cordes de sa fabrication. Les arpèges égrainés, les mélodies et le son particulier de cette harpe africaine créent une atmosphère particulière : mélange de pureté, de grâce et de dépaysement. Le chant pourrait dérouter les fans de Encre car il ne s’agit plus là d’une voix susurrée mais d’un chant folk anglais presque nasillard. Honnêtement j’ai eu un peu de mal au début et puis emportée par les si jolies mélodies et l’interprétation de Y. Tambour on se dit qu’il ne pourrait pas en être autrement, que cette interprétation sied à merveille à la musique proposée. J’étais venue sans jamais avoir entendu un morceau de Thee, Stranded Horse, j’ai vraiment beaucoup apprécié ce moment, depuis je réécoute le EP avec toujours autant de plaisir en attendant la sortie éventuelle d’un album et surtout en espérant un nouveau concert de ce monsieur de grand talent.