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lundi 28 janvier 2008

EXPérience - Nous (en) sommes encore là


Presque deux ans que nous ne les avions plus vus sur scène, plus de deux ans que nous attendions la sortie d’un nouvel album de titres inédits, deux années durant lesquelles beaucoup de choses se sont passées pour Michel Cloup et son groupe. En ce début d’année 2008 très intense pour (E.x.p)erience, entre la mise en ligne le 01/02 de la vidéo du premier single extrait d’un quatrième album prévu pour le printemps prochain et en pleine préparation de leur retour sur scène le 08/02/08 dans le cadre du festival des inaperçus, Michel Cloup a eu la gentillesse de satisfaire la grande curiosité qui nous anime sur Le Cargo en jouant le jeu des questions-réponses pour notre plus grand plaisir.
Sfar  : Bonjour Michel. Experience a connu quelques petits changements depuis la sortie du Cd/Dvd Positive / Negative karaoke With A Gun / Smile fin 2005 et la tournée qui a suivi. Widy, désirant se consacrer à des projets plus personnels, a quitté le groupe durant l’été 2006. L’idée de poursuivre à trois, sans remplacer Widy, s’est-elle imposée d’emblée ?

Michel  : Pour être honnête, non ! Disons que dans un premier temps, il a d’abord fallu se faire à cette idée, puis trouver un moyen de se retourner. Nous nous sommes dit qu’il fallait essayer à trois et voir ce que cela donnait. Nous étions arrivés à un moment charnière où il fallait malgré tout un changement, une remise en question pour ne pas avoir l’impression de se répéter, avec ou sans Widy. Sur la fin, avec lui, nous étions dans une certaine routine, certes agréable, mais il fallait de toute manière tout casser. Et son départ a quelque peu précipité cette mutation : nous n’avions plus le choix. Ce qui nous a sauvé, c’est qu’il y avait de notre côté une forte envie. Ça s’est donc passé très facilement. Et comme ça marchait bien à trois, on a foncé.

Sfar  : Ce passage à trois se ressent-il sur le son d’Expérience  : doit-on s’attendre à un changement de style pour les nouveaux morceaux ? Quelque chose de plus pugnace peut-être ?

Michel  : Ce passage à trois a d’abord resséré nos liens, et par la même occasion notre son. Il n’y a pas non plus un monde entre EXP à 4 ou à 3, c’est un peu différent certes, mais pas non plus à l’opposé. Je ne crois pas que le nouvel album soit particulièrement plus pugnace, je pense surtout que l’album de reprises (karaoke) nous a un peu plus décomplexés. Le nouvel album est très dense, assez varié, et plutôt long. Il y a encore plus de liberté que par le passé quant aux formats. Et dans l’ensemble, ça fait toujours du bruit à fort volume.

Sfar  : Cela fait près de 4 ans que vous n’avez pas proposé de nouveaux morceaux ( Positive Karaoke...étant un album de reprises). Quand vous êtes-vous remis à l’écriture et à la composition de nouveaux titres ? Si je me souviens bien, lors de la tournée 2006, vous jouiez déjà deux titres inédits.

Michel  : Oui, il y avait deux titres sur scène en 2006, j’avais de mon côté quelques textes et quelques embryons de morceaux, et l’inspiration a été au rendez-vous quand nous nous sommes retrouvés à 3 en Septembre 2006. En 3 mois, nous avions maquetté les ¾ du disque.

Sfar  : Entre temps, Michel, tu as porté un projet audio-vidéo assez atypiqueThe Overnight Project : des compositions originales instrumentales servant de bande son à des extraits de films d’horreur ou de science fiction. Quelle en est l’origine ?

Michel  : J’ai commencé ce projet un peu par hasard, pour m’amuser, et j’ai continué. Cet album s’est fait en deux ans, dans des trous, quand j’avais le temps. Rien d’autre qu’un jeu. J’adorais ce genre de films gamin, j’en regarde toujours, une sorte de « madeleine », plutôt sanglante.

Sfar  : Il me semble que tu n’as présenté qu’une seule fois ce projet en concert, qu’en est il aujourd’hui ? Cela restera-t-il quelque chose d’unique ou s’agit-il juste d’une mise en stand-by pour plus tard ?

Michel  : Je suis ok pour faire plus de concerts : envoyez vos propositions ! Le projet est juste en stand-by, je n’ai pas encore splitté.

Sfar  : Imaginais-tu que cela prendrait tant de temps entre l’envie de faire ce nouvel album juste après le Karaoké et son enregistrement en décembre dernier ? Est-ce que cela a été facile de retrouver un label, un distributeur ... ? Beaucoup de groupes galèrent en ce moment avec tout ça.

Michel  : A vrai dire, je pensais que ça irait plus vite, mais la vie est pleine de surprises. Nous avons la chance d’avoir un label qui était assez fou pour vouloir nous envoyer dans un vrai studio, et éventuellement à l’étranger. Nous avons contacté plusieurs personnes, ça a pris du temps car les plannings sont bookés sur 6 à 8 mois, nous avons finalement opté pour Greg Norman à Electrical, avec le recul, nous sommes très contents de ce choix.

Sfar  : Oui cela valait la peine d’attendre, puisqu’en effet début décembre vous vous êtes donc retrouvés à Chicago dans les studios Electrical Audio deSteve Albini pour enregistrer avec Greg Norman (Pelican, Detachment kit, Milemarker ... ). Comment se sont passées les sessions de travail ? Y a -t’il là bas une approche et une façon de faire vraiment différentes de ce qui se fait en France ? Qu’a apporté Greg Norman à l’album ? Avez-vous été de suite satisfaits de ce que vous obteniez ?

Michel  : L’approche c’est : « Do it yourself ». Greg (comme Albini) n’est pas un producteur qui te prend la guitare des mains pour rejouer tes parties parce qu’il pense pouvoir mieux faire. C’est un ingénieur du son. Bien au contraire, nous savions que beaucoup de choses allaient reposer sur nous, notre son, nos chansons. Il fallait être un maximum prêt, d’autant plus que nous avions une session plutôt courte (4 jours pour enregistrer et 4 pour mixer). Lui était là pour capturer au mieux ce qui sortait de nos amplis, de nos instruments. Bien sûr il donnait son avis, a proposé des options, surtout sur le mixage. Nous avons donc enregistré l’album en 4 jours, dans des conditions Live, avec un petit overdub de guitare par ci ou par là, mais très peu en fait : nous ne voulions pas tricher sur la formule trio par rapport à la scène. Le choix d’Electrical allait aussi dans ce sens, nous voulions vraiment une énergie Live, encore plus que par le passé, et ils font ça bien à Electrical  ! Nous n’avons fait que deux prises maximum par titre, afin de garder une certaine fraicheur, et comme la bande 24 pistes coûte cher, nous n’en avons gardé qu’une seule ! Cette session a été très rapide mais très agréable, aucun stress, bien au contraire, que du plaisir, une sorte de libération après plusieurs mois d’attente. Greg est un type très bien, très drôle et très pro, il ressemble beaucoup à notre ingé son de Live, aussi bien physiquement que dans son humour débile, parfait pour nous. Oui, il y a une façon de faire assez différente d’ici, beaucoup de bidouille, de trucs interdits par les écoles d’ingés son. Et puis aussi, une culture du son tout court, de l’histoire du son, des vieilles machines...et enfin beaucoup de savoir-faire. Satisfaits tout de suite ? Oui. Dès la première prise de la première chanson, juste en écoutant la mise à plat, tu sens si ça va sonner ou pas. Et là, c’était vraiment ce que nous voulions. Je ne parle même pas du mixage. Et je suis du genre perfectionniste, à me prendre la tête sur des détails à la con, et du coup, j’ai du lâcher du leste, ce qui n’était finalement pas si mal.

Sfar  : Cela a dû être émotionnellement très fort de vous retrouver dans ces studios mythiques. En plus vous avez eu la chance d’assister à un concert de Shellac, qu’ils répètent près de votre studio. Y a-t-il eu une rencontre Experience - Shellac ? Comment as-tu trouvé leur concert ? Todd Trainer est un batteur vraiment hallucinant, non ?

Michel  : Nos étions très contents d’être là car toute l’équipe est très sympathique, il n’y aucune prétention, c’est très respectueux, ils étaient aux petits oignons avec nous. Leur bonne réputation n’est pas un mythe et l’endroit est juste parfait. Le concert de Shellac était excellent, que tu aimes ou pas leur musique, tu n’as pas d’autre choix que de dire que c’est excellent. Très impressionnant. Nous les avons croisé pendant quelques jours au studio, et nous avons surtout parlé de billard, de poker, et regardé Discovery Channel. Nous avons aussi parlé de guitares en métal.

Sfar  : Ces enregistrements à Chicago nous ont permis de reprendre de vos nouvelles quotidiennement sur le blog du groupe. Que ce soit dans ces occasions, lors de la réalisation de podcasts durant la tournée 2006 ou même par tes interventions et ta grande implication dans le forum du site Experience, on sent chez toi cette envie de faire partager énormément et d’être tout simplement accessible pour ton public. C’est important pour toi ces relations particulières, c’est quelque chose qui te semble nécessaire ?

Michel  : Ça fait partie de la philosophie du groupe, je crois. Ce n’est pas une idée très nouvelle ou exceptionnelle, beaucoup de monde fait ça aujourd’hui, être en contact direct avec les gens. Sur notre forum, ça discute aussi d’autre chose, ça parle musique, cinéma,etc... J’aime bien y aller de temps en temps, échanger des idées ou des disques... Le blog, c’est comme un jeu, parfois je fouille dans les archives pour voir où nous étions à un moment précis, l’an dernier ou il y a deux ans, c’est une sorte de mémoire en ligne.

Sfar  : Comment vis-tu la critique : appréhendes-tu ce qui va être dit, écrit sur le prochain album ? Il me semble que tu as une certaine sensibilité à ce niveau-là. On a déjà pu le remarquer au cours de quelques unes de tes réactions (toujours justifiées) sur le blog ou dans le forum. Imaginons, tout à fait au hasard, qu’on écrive que certaines personnes trouvent les nouveaux morceaux de experience chiants, tu penses que tu t’en remettrais ? Plus sérieusement arrives-tu à prendre du recul avec tout ça ?

Michel  : Nous avons sorti beaucoup de disques, ensemble ou dans d’autres projets, et nous savons comment fonctionne ce système, plus ou moins qui est qui ou qui fait quoi, et ça a tendance à nous amuser, aujourd’hui. Je peux même dire qu’on s’en fout royalement. Bien sûr, nous sommes du sud, et parfois il y a des coups de sang mais globalement on arrive mieux à se maitriser, on boit de la tisane. Le recul, c’est que nous avons des vies à côté, des vraies vies, et beaucoup de choses à faire.

Sfar  : Le 08 février est une date importante : le grand retour sur scène d’Experience dans le cadre du festival des Inaperçus au Glaz’art. Comment vous préparez-vous pour la scène maintenant que vous n’êtes plus que trois ?

Michel  : Comme avant, on répète, on rapièce nos costumes de scène, on fait du sport, et on boit de l’huile de foie de morue.

Sfar  : « Le hasard » a voulu que vous vous retrouviez, ce même soir, dans la programmation avec Arnaud Michniak. Tu te doutes que cette affiche fait surchauffer les machines à fantasmes de tous ceux qui ont adoré Diabologum. Pour toi, cette soirée prend-elle aussi une saveur particulière allant au-delà de votre retour sur scène ?

Michel  : C’est surtout notre « retour » qui m’excite, avec en plus l’opportunité d’une belle affiche, d’une belle soirée, et peut-être d’un bel after. Qui sait ? Je n’ai aucune nostalgie de Diabologum, je vis dans le présent et non dans le passé. Je suis content de partager l’affiche avec Arnaud car c’est un vieil ami et que nous avons beaucoup de choses en commun. Nous prévoyons d’ailleurs dans le futur la possibilité d’un plateau Experience/Michniak, c’est toujours agréable de tourner avec des copains, et nous avons aujourd’hui plutôt envie d’unir nos forces au lieu de faire systématiquement cavaliers seuls.

Sfar  : En parlant de Diabologum, cela fait dix ans cette année que le groupe s’est séparé. Y a-t-il toujours ce projet de DVD anniversaire ? Que retrouvera-t-on dedans ?

Michel  : Le DVD est en stand-by pour l’instant, trop de projets pour tout le monde, trop de travail. Ça viendra, ça viendra, en son temps...

Sfar  : Pour en revenir aux projets futurs et ce prochain album dont la sortie est prévue au printemps, peut-on en savoir un peu plus ? Un titre ? Le nombre de morceaux ? Un single est prévu avant la sortie de l’album ?

Michel  : L’album s’appelle : Nous (en) sommes encore là. 14 titres, 65 minutes, plusieurs singles sont prévus avant l’album : le premier s’appelle : “Les aspects positifs des jeunes énergies négatives” et il sort début Février.

Sfar  : Comptes-tu faire à nouveau appel à la ExpArmy comme lors la sortie de la « Révolution ne Sera pas télévisée » avec de nouvelles actions stickers par exemple ? (moi je dis OUI OUI OUI !)

Michel  : Rien de plus n’est prévu pour l’instant, mais chaque membre est tenu de commettre ce genre d’actions EN PERMANENCE.

Sfar  : Que peut-on souhaiter de plus pour Experience pour 2008 à part un accueil enthousiaste de l’album et des concerts à gogo ?

Michel  : Ce serait largement suffisant.

Sfar  : Merci Michel.

Michel  : Merci à toi...

samedi 19 janvier 2008

Morrissey - La Laiterie, Strasbourg (18/01/2008)


Où ça, où ça ?
L’année 2008 sera l’année de tous les dangers. Après une récente spécialisation en Radiohead et faisant fi de griefs personnel que j’ai envers le Moz depuis des décennies, j’ai eu envie d’aller enfin voir en concert un des artistes que je déteste le plus. Il faut dire que la présence de quelqu’un de la stature de Morrissey dans l’intimité de La Laiterie de Strasbourg avait de quoi donner envie... même aux plus réticents. C’est donc dans une salle pleine à craquer, avec un public de clones allemands du moz que la soirée a pu débuter. En guise de préambule, nous avons d’abord assisté à la prestation des Girl In the Coma : trois filles, disons plutôt une fille et deux fortes personnalités. On ne peut pas vraiment parler de finesse d’interprétation, de grande classe dans ce qu’elles nous ont proposé. C’est plaisant à écouter... quelques minutes. ça passe le temps. En fait, c’est surtout étonnant de voir ce genre de groupe américain un peu balourd comme choix de première partie de Morrissey sachant qu’elles ont assuré de nombreuses dates de la tournée.
Les filles ont à peine terminé leur set, la lumière ne se rallume même pas, que sur un écran géant (en fait un drap gigantesque cachant la future scène deMorrissey) des projections commencent. Et là attention on en prend plein les mirettes ! ça décoiffe dans tous les sens ! Nous ne sommes pas pour rien dans le 21ème siècle à l’ère de l’Iphone et des concerts retransmis via internet ! Pèle mêle on verra défiler un scopitone de “Où ça où ça” avec un Sacha Distelencore prépubère, une vidéo de Brigitte Bardot qu’une nana derrière moi reconnaîtra immédiatement en hurlant « OUAiiiiiiiiI c’est Sylvie Vartanelle !! », des prestations live des New York Dolls, un extrait de la série Les Incorruptibles et une assez longue séquence montrant les essayages deJames Dean lors du tournage de A l’Est d’Eden pour terminer enfin par une prestation télévisée de Gene Vincent. Le tout sous le regard plus ou moins attentif du public et de « Morrissey, Morrissey, Morrissey, Morrisseyyyyyyyyyyy » scandés par les clones allemands en état de pré-transe.
A la vision de toutes ces séquences vidéo une évidence s’impose, Morrissey cherche à nous faire passer un message : il serait en fait une sorte de Gene Vincent avec la classe d’un Sacha Distel , la beauté d’un James Dean, le sex appeal d’une BB avec peut-être même la punk attitude des New York Dolls !

I am the son
Le concert va débuter et de suite c’est la grande classe : les musiciens arrivent sur scène, chemisette blanche impeccable, petit nœud papillon à froufrous autour du cou. Ils sont suivis par Morrissey qui fait une entrée de star, que dis-je de mégastar ! Il faut reconnaître que même avec les plus mauvaises intentions du monde, quand on se retrouve à moins de 2 mètres du Moz et que celui-ci entre en scène en interprétant la chanson des Smiths “How soon is now” nous sommes émus, forcément très émus en entendant cette voix qui n’a pas changé. Et hop 20 ans dans les dents : on se revoit casque de walkman sur les oreilles traînant dans les rues pour se rendre au lycée ou encore la hifi de la chambre à fond en hurlant des « De toute façon vous ne comprendrez jamais rien à ma vie !!! » sur fond de vocalismes de Morrissey et de guitares de Johnny Marr. Mais ce soir nous sommes en 2008, la musique défile en mp3 dans des écouteurs, les crises d’ados ont sauté une génération et “How Soon is Now” est interprété par un vieux beau.
Pour ne pas être totalement de mauvaise foi, ce début de concert est une très agréable surprise. Alors que je m’attendais à une soirée crooner molasson à souhait, voilà que se succèdent des morceaux assez rock mettant en transe tous les mini-moz germaniques autour de moi. Le charisme de Morrissey est indéniable et en effet il a la classe enfin une certaine classe : la « Moz classe ». En le voyant là, chemise noire dont les manches sont retournées au 1/3 , chaînette autour du cou et arborant un cravate à l’effigie de James Dean d’un goût discutable, je comprends pourquoi l’après midi même nous avions reçu un mail nous prévenant d’un possible refoulement si nous nous rendions au concert munis d’un portefeuille à chaînette ou d’un sac banane ! Entre chaque morceau,Morrissey n’aura de cesse de nous montrer sa dextérité dans le jeté de cravate par-dessus l’épaule. Je n’ai toujours pas bien saisi la signification profonde de ce geste réalisé avec une belle élégance mozienne, peut-être était-ce là une touche érotique dans un show devenant de plus en plus intense. Le concert avançant, chemise s’ouvrant de plus en plus, cravate abandonnée, chemise changée à trois reprises, le Moz nous propose un mélange de vieux titres dont certains se trouveront sur la compilation à venir ainsi que quelques très bons morceaux deRingleader Of The Tormentors.

I’ll Never Be Anybody’s Hero Now
Comme vous l’aurez compris je ne suis pas une grande connaisseuse de la discographie de Morrissey, du coup pas mal de morceaux m’ont échappé (pas aux mini-moz par contre qui y allaient tous de leurs « Ahhhhhhh » « Ohhhhh » lors des différentes intros). Malgré deux ou trois passages un peu soporifiques l’ensemble du concert se tient admirablement. Le morceau “You Have Killed Me” est tout autant puissant lors de son interprétation sur la scène de La Laiterie que sur album. “Life is A Pigsty”, que j’attendais impatiemment depuis le début de la soirée, est interprété magistralement. La mise en scène l’accompagnant est d’une force émotionnelle rare : que ce soit grâce aux éclairages stroboscopiques ou par les effets sonores d’orage et de tonnerre, ce titre marque l’un des moments les plus intenses de la soirée. Le concert durera près de 1 h 20 (l’unique morceau de rappel compris). Les titres seront ponctués d’interventions du Moz. A la manière d’un Alain Delon du rock Indé, celui-ci s’avance grimaçant vers le public, vers son public, tend les bras pour serrer des mains, entend les interpellations de fans en transe mais daigne à peine jeter un regard aux malheureux fanatiques se trouvant à quelques mètres de lui. On sent bien qu’on doit déjà se réjouir qu’il soit là pour jouer pour la première fois de sa carrière à « Strassebourgueu ». Et c’est déjà beaucoup... un privilège pour lequel certains n’ont pas hésité à dépenser 150 € au marché noir le jour même.
Cette soirée ne changera pas mon opinion sur l’artiste et son œuvre. Même si j’allais à La Laiterie voir un Moz vieillot et pathétique et que j’ai trouvé là un Monsieur Morrissey de grande classe malgré quelques côtés absolument imbuvables de sa personnalité. Cette occasion rare de se retrouver dans une salle à taille humaine avec un artiste hors du commun était à ne surtout pas rater. Au final : aucun regret pour un concert vraiment très particulier.

mercredi 2 janvier 2008

Radiohead - Scotch Mist - New Years Eve broadcast live webcast (01/01/2008)



You thought that you saw something
2008 avait débuté pour nous depuis déjà une bonne heure que j’étais déjà (encore ?) collée à l’ordinateur pour suivre mon premier évènement musical de cette nouvelle année : le Scotch Mist - New Years Eve broadcast deRadiohead. Et oui, il s’agit bel et bien d’un concert puisque les Radioheadavaient prévu, pour cet évènement, d’interpréter en prise directe les morceaux de leur tout nouvel album In rainbows.
Minuit sonne ... à Londres ! Et c’est au beau milieu des « Fziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuuu Boum boum » d’une nuit de la saint sylvestre alsacienne pétaradante que lesRadiohead débutent leur effet de lumière, leur moment d’illusion : leur Scotch Mist.
You didn’t : it was a trick of the light
Les différentes parties de ce film-concert ont été enregistrées quelques jours auparavant. Les morceaux joués ont été filmés dans le local des Radioheadavec quelques caméras (webcam sans doute) fixes dans les différents angles de la pièce. Un seul morceau, “Faust Arp”, a été tourné en extérieur . Il est interprété au milieu du souffle du vent et dans une pénombre inquiétante lui donnant là une dimension toute particulière.
Des intermèdes assez surréalistes s’intercalent entre les différents morceaux. On entend des extraits de poèmes parlant pipi (me semble-til), amour.... sur des fonds lumineux de couleurs jaune puis rouge. Des scènes filmées assez étranges montrent les membres de Radiohead, dont certains ont le visage masqué, courant au ralenti (ils ne courent pas au ralenti sinon je dirai qu’ils marchent ! En fait ils courent vraiment et on voit cela au ralenti).
Ce qui frappe dès les premiers morceaux c’est l’enthousiasme, le plaisir avec lequel le groupe interprète tout cela alors qu’en fait ils ne sont qu’entre eux !
“Bodysnatchers” avec son côté rock très énervé donne une image du groupe très dynamique avec une énergie communicative si bien qu’on en oublierait presque qu’on suit cela une tasse de thé à la main confortablement installée dans un fauteuil. On se lèverait bien pour sauter dans tous les sens. Et même si on reste assis ça n’empêche pas de se secouer de tous les côtés !
Tous les morceaux de In rainbows seront joués, ce concert me confirmera que cet album est vraiment un des meilleurs du groupe, même si les puristes continuent à le trouver un peu trop facile. Les morceaux les plus intenses comme “All I need” ou encore “Videotape” gardent toute cette grâce que sait leur donner Thom Yorke dans son interprétation toute en justesse et en finesse. L’image... c’est important l’image puisqu’il s’agit d’une retransmission sur le net via le site TV du groupe , est d’une qualité excellente.
Le concert s’achèvera sur un magnifique “Nude” (sans doute deuxième single de l’album). Avec les différents membres filmés au ralenti et Thom Yorke en quasi transe ; un moment filmé qui pourrait très bien constituer la vidéo de ce prochain morceau.
Ce fut vraiment un plaisir de suivre tout cela en ce moment si particulier. C’est un beau cadeau que Radiohead nous a fait pour débuter la nouvelle année.
En quittant EMI et en utilisant intelligemment l’outil Internet que ce soit pour diffuser leurs nouvelles créations ou nous faire partager leur plaisir de jouerRadiohead a su retrouver la fraîcheur et l’intégrité d’un groupe que certains adorent détester.
Liste des morceaux joués :
Weird Fishes/Arpeggi
Bodysnatchers
Jigsaw Falling Into Place
Faust Arp
15 Step
Videotape
Reckoner
House of Cards
All I Need
Nude
Concert visible dans son intégralité :