A Propos

Rubriques

jeudi 30 décembre 2010

Piresian Beach - Parttalan EP



Piresian Beach - Parttalan EP
C’est en Hongrie qu’il faut jeter un œil ou plutôt une oreille pour se laisser bercer par les réalisations lo-fi de Piresian Beach. On les trouve via BandCamp en fouinant du côté du psychédélisme musical. C’est presque rien et tellement de choses à la fois. C’est une voix lointaine déconcertante, ensorcelante... C’est parfois pesant et limite étouffant comme un soir d’orage. Ce peut être léger et entrainant comme une baguenaude amoureuse. C’est aussi crade et classe qu’un rimmel qui coule sur une peau satinée.

lundi 27 décembre 2010

Autre Ne Veut - Autre Ne Veut




sorti le 30 août 2010 chez Olde English Spelling Bee


Autre Ne Veut est un artiste de Brooklin surtout connu du milieu electro. Il a sorti cet été un premier album remarquable par la qualité des réalisations et surtout la richesse de celles-ci. L’homme cultive l’anonymat, pas évident de trouver quelques informations le concernant. Il existe une interview qu’Autre Ne Veut a accordé à Altered Zone où il explique notamment ses sources d’inspiration et sa façon d’évoluer. Autre Ne veut offre une plongée dans les musiques R&B, soul, pop synthétiques des années 80 ou encore les jams sessions des années 90. Le tout est remanié avec maestria grâce à la magie de subtiles arrangements électroniques nous ramenant en 2010. De quoi séduire même les plus réfractaires aux styles musicaux "patchworkés" par Autre Ne Veut. Pitchfork ne s’y est pas trompé en accordant un 8.1 (review Pitchfork) a une première réalisation déjà fort prometteuse.


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lundi 20 décembre 2010

Michel Cloup - M.C. single #1



sorti le 22 novembre 2010 et disponible à l’achat via Bandcamp
album prévu en 2011
Il ne m’est jamais facile d’évoquer les multiples réalisations musicales associées à Michel Cloup tant ma vie personnelle est liée au parcours musical du toulousain. C’est lors de mon premier concert en couple (avec celui qui deviendra un mari et le père de mes enfants) que ma route croisa Michel Cloup. C’était en 1992, nous allions voir Lush dans la salle du Krakatoa de Bordeaux, la première partie était assurée par Lucie Vacarme. Nous ne savions pas encore que le guitariste de cette formation serait à l’origine de l’un de nos plus beaux traumatismes musicaux de l’avant 2000. Fin 90s nous enflammions nos soirées étudiantes en écoutant Diabologum. Puis c’est Experience qui accompagna nos premières nostalgies au son d"Aujourd’hui maintenant" et notre envie d’amour éternel avec pour hymne l’émouvant "Deux". En parallèle Michel Cloup, qui semble s’éveiller avec une idée nouvelle par jour, avait du temps de Diabologum tenté l’aventure solo avec Peter Parker Experience. A l’époque d’Experience, c’est au hip hop (festif ?) auquel Michel s’essaye en trio avec Panti Will. N’oublions pas l’étonnant Overnight Project qui consistait à créer des bandes sonores de quelques films de séries B à base de zombies et autres créatures étranges. Et puis est venu le projet porté par Francisco Esteves (bassiste d’EXPerience) :Binary Audio Misfits ! (BAM !). Une belle réussite qui associe le rock des toulousains au rap des The Word Association d’Austin.
En 2011 donc, c’est aussi en solo que Michel Cloup évoluera. Sans artifice, sans pseudonyme, un peu comme un saut dans le vide, tout seul comme un grand, Michel (visiblement accompagné en tournée du fidèle Patrice Cartier batteur d’Experience) progresse comme jamais dans l’intime. A l’écoute des deux morceaux de M ?.?C single #1 on retrouve les ambiances effleurées sur quelques titres d’Experience et proposées ici de manière beaucoup plus épurée. Quelques rapprochements peuvent être faits du côté des amis historiques (époque Lithium) de Mendelson (Michel s’est d’ailleurs produit récemment avec Pascal Bouaziz), "Je te regarde dormir" ayant la même intensité "ciné-musicale" que certains des meilleurs morceaux des parisiens. Quant au "Cercle parfait", comme toute chanson chacun se l’approprie au delà de ce qui fut à son origine. Chaque mot résonne chez moi de façon très personnelle, remémorant un vécu et des émotions qui ont accompagné ces 5 dernières années. Bouleversant forcément surtout quand la vraie vie ne se termine pas aussi joliment qu’une chanson de Michel Cloup : au bout du tracé de notre cercle parfait... c’est la tangente qui nous a emportés.

dimanche 19 décembre 2010

Dalot – Loop Over Latitudes

sorti le 9 septembre 2010 chez n5MD
Derrière Dalot se cache une artiste grecque : Maria Papadomanolaki. C’est dans le milieu de l’art sonore que la jeune femme se fait d’abord connaître par des performances scéniques ou radiophoniques. En 2007 et 2008 Maria propose une exhibition assez ambitieuse et originale : une pièce vocale interactive basée sur des lectures (par les visiteurs eux-mêmes) d’extraits de Samuel Beckett. Tout l’intérêt de la chose réside dans la réécoute de ces enregistrements en s’appuyant sur la musicalité de la voix et la décontextualisation : c’est le projet Stoma qui recevra de prestigieuses récompenses. En 2009, c’est avec Dalot que Maria goûte au plaisir de la création plus musicale avec la sortie d’un premier EP :Flight Sessions. Elle est alors accueillie au sein du chaleureux et combien délicat label n5MD, Loop Over Latitudes est ainsi le premier album de la jeune femme. Il reprend 3 pistes de l’EP et propose 6 morceaux originaux. Inspiré par 6 années d’errances à travers la planète, les premières mesures offrent un vagabondage sonore assez efficace. On retrouve quelques recettes classiques de l’ambient avec des nappes mélodiques, de la guitare épurée et des chants éthérés. Puis viennent se superposer des éléments sonores enrichissant et singularisant chaque morceau. Que ce soit dans la rythmique, dans les ajouts de bruits environnants , les pistes défilent les unes à la suite des autres sans aucun sentiment de lassitude avec même l’apparition de quelques pépites comme le bouleversant "When" magique et envoûtant.


samedi 18 décembre 2010

Of Monsters and Men - Little Talks

Of Monsters and Men - Little Talks (single)
sorti le 13 octobre 2010 dans le cadre de la promotion du festival Iceland Airwaves
disponible à l’achat ici / Debut album prévu pour 2011
A Reykjavík, on ne trouve pas seulement une diva aux tenues scéniques improbables ou encore des fêlés qui aiment courir nus dans les forêts, il y aussi quelques bandes de potes qui pratique une musique moins grandiloquente et plus conventionnelle. Of Monsters and Men est une toute récente formation islandaise lauréate du concours Músiktilraunir. Le groupe, au grand complet depuis mars dernier, aime conter des histoires un peu fantastiques d’hommes et de monstres au moyen de morceaux folk privilégiant l’acoustique. Rien de bien novateur : beaucoup d’artistes en France ou ailleurs évoluent sur ces terres musicales. Pourtant il y a chez Of Monsters and Men un entrain et une jovialité particulièrement accrocheurs. 



mercredi 15 décembre 2010

A Place To Bury Strangers - La Laiterie, Strasbourg (14/12/10)


Il fallait être en forme hier soir pour profiter au mieux de la prestation des A Place To Bury Strangers. Déjà, le groupe se produisait en troisième partie de soirée à 22h10 après The Molly’s et Young Prims. En fait ce fut plutôt 22h30 pour un set assez court finalement et sans rappel (triple programmation oblige ?). Il ne fallait pas être épileptique et surtout bénéficier d’une audition résistant à toute épreuve. C’est sans doute la raison pour laquelle, la salle de La Laiterie Club était correctement remplie de gaillards plus proches de la vingtaine que de la quarantaine. Le trio tant attendu arrive en scène dans une configuration triangulaire (un peu logique quand on est trois), disposition qui n’évoluera pas véritablement tout au long de la soirée. Les new-yorkais d’A Place To Bury Strangers sont plutôt du genre à jouer chacun dans son coin sans véritables échanges sur scène et extra-scène. Dès le début du set le jeu visuel est assez époustouflant : entre images projetées en fond de scène, quelques premiers effets stroboscopiques, des projecteurs en arrière de scène mettant en relief tantôt le guitariste ou le bassiste et toutes sortes de formes optiques créant un halo à l’arrière du batteur. Ce effort visuel constitue un des réels atouts de la prestation. Le groupe commence fort, le niveau sonore est poussé très haut, créant une sorte de bruit chaotique dans lequel il est parfois difficile de reconnaitre les morceaux. Au détour d’un accord, d’une rythmique particulière, de sonorités on se remémore quelques titres connus "It’s Nothing" , "Girlfriend", "In Your Heart". Pas la peine de s’aider des paroles, le chant est parfaitement inaudible, ce qui est un peu normal pour un groupe qui revendique d’abord sa fibre bruyante avant sa fibre mélodique. Malgré tout cet arsenal sonore, il faut admettre que le set a un tout petit peu de mal à décoller sur le début. Mais petit à petit une pesanteur prend la salle et c’est sur un final éblouissant d’une très longue durée avec le titre phare "I Live My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart" que le groupe achève de manière époustouflante la soirée. Morceau fleuve durant lequel Dion Lunadon nous aura gratifié de sa présence basse à la main, au sein de la salle dans une sorte de délire d’interprétation autiste entouré par la foule avant de retourner sur scène pour accompagner dans une même transcendance Oliver Ackermann et achever ainsi une fin de set de toute beauté.

lundi 13 décembre 2010

Jesu - Christmas


sortie prévue le 1er janvier 2011 chez Avalanche Inc.
Qu’est-ce que c’est chouette d’avoir régulièrement des nouvelles de Justin K Broadrick ! Périodes de noël obligent, animé par les atmosphères, les sensations des festivités à venir, Justin K Broadrick a composé et enregistré ces toutes dernières semaines un single sobrement intitulé "Christmas". Comme à l’habitude c’est prenant et émouvant. On y retrouve la nostalgie, la joie mais aussi la tristesse liée à une période pour certains bien difficile à traverser.
Deux autres versions remixées du morceau "Christmas" sont également proposées.

vendredi 10 décembre 2010

Teen Porn - Loose Fur 7"


Teen Porn - Loose Fur 7"
sorti le 11 septembre 2010 via Bandcamp
Groupe parfait à écouter lors de réveils brumeux ou de soirées sulfureuses,Teen Porn fait partie des formations inédites et étonnantes que l’on prend plaisir à découvrir chez AMDISCS. Ce n’est jamais évident de savoir qui fait quoi par là-bas tant les informations sur les artistes sont difficilement accessibles. Il semblerait que Teen Porn soit un duo au sein duquel nous retrouvons Mat Cothran (Coma Cinema) et Rachel Levy (Kiss Kiss Fantastic). Les deux morceaux proposés sur Loose Fur 7" sont d’ailleurs deux pistes que l’on retrouve sur le Coma Cinema/Teen Porn Split 7" sorti tout récemment. Teen Porn n’a pas de libidineux que le nom. Ses morceaux sombres et lascifs nous entraînent dans une pop électronique obscure et éthérée. Les ambiances y sont à la fois chaudes et glaciales. Voluptueusement étourdissant.

mardi 7 décembre 2010

Yellow Ostrich - The Mistress

sorti en version digitale le 13 octobre 2010 disponible via Bandcamp
sortie prévue en version vinyle le 15 février 2011
Dans l’immense famille des sans-label l’artiste que tout le monde devrait s’arracher incessamment se nomme Alex Schaaf. Certains l’ont déjà croisé via son groupe The Chairs, d’autres (plus en avance qu’ici-même), personnes délicieuses et magiques, avaient déjà repéré le jeune garçon sous Yellow Ostrich avec son étonnant EP Morgan Freeman (entièrement inspiré de la page wikipedia de l’acteur). Quant à moi, avec un wagon de retard, c’est au détour des excellents podcasts de KEXP et de l’écoute du morceau "Whale" que le charme Yellow Ostrich a opéré. The Mistress propose un panachage de morceaux pop-rock légers. Il y a une sympathique fraîcheur revigorante et même une sorte de candeur touchante sur la plupart des pistes. On retrouve de légers accents à la Vampire Weekend avec le même genre de mélodies gentillettes. La première partie de l’album est plus accrocheuse que les morceaux de toute fin légèrement soporifiques. Mais qu’importe ! L’écoute des premières pistes avec leurs airs et rythmiques entêtants suffit déjà à combler notre plaisir. Du jouissif et de l’extrêmement prometteur pour un petit doué la pop légère.
"Whale" version live


"I Think U Are Great"

dimanche 5 décembre 2010

Blood Red Shoes - La Laiterie, Strasbourg (04/12/2010)


Il y en avait pour tous les goûts hier soir quartier Laiterie. Cela allait du concert rap grand public de Soprano dans la grande salle de La Laiterie jusqu’à la release party de belle facture proposée par le label Herzfeldà l’occasion de la sortie l’album de Philippe Poirier. Entre le très classe et le populaire indigeste, j’ai opté pour la facilité, l’entre-deux, en allant découvrir sur scène le duo anglo saxon Blood Red Shoes qui officiait dans La Laiterie Club. Cela me titillait depuis déjà de longs mois de voir ce que pouvait donner sur scène ces deux jeunes gens à l’origine du jouissif Fire Like This.
Qu’est-ce qu’une très bonne soirée de concert ? Assister à une prestation phénoménale d’artistes surdoués qui scotchent tout le monde sur place ? Pas seulement. Plus les années passent, plus je constate que je passe d’excellentes soirées parfois par la seule grâce d’un public d’une efficacité et motivation hors normes. Dans ces cas-là le concert ne se joue pas seulement sur scène mais surtout dans une salle qui porte carrément le groupe et crée alors une alchimie remarquable rendant le concert inoubliable. Hier soir les jeunes gens du public de la Laiterie Club étaient vraiment formidables. Déjà lors du set fort convaincant des rockeurs belges de Wallace Vanborn l’ambiance était électrique. Ça dansait et bougeait sec dans un Club laiterie déjà bien rempli. Et d’ailleurs, un garçon se remuait beaucoup plus que tout le monde, sautillant, criant, pogotant... Steven Ansell lui-même ! Le blond batteur de Blood Red Shoes n’est vraisemblablement pas du genre à se la couler douce dans la loge en attendant son set, il fait aussi animateur d’ambiance pour le public lors des premières parties ! Blague à part , si il y a bien une chose qui est agréable ce sont ces artistes qui prennent plaisir à venir partager et profiter avec leur public des prestations de ceux qui les accompagnent en tournée. Ceci est aussi un bon indicateur de l’ambiance hors scène. Quand Blood Red Shoes investissent la scène ce sont hurlements hystériques et délires dans toute la salle [Il faut dire que le hasard m’avait placée au beau milieu des groupies allemandes de Steeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeven !] Quelle épreuve ces concerts pour jeunes ! Il faut concéder à perdre quelques décibels d’audition et surtout s’attendre à être secouée comme un prunier ! Concernant la prestation de l’ultratonique blondinet Steven et de sa douce brune Laura-Mary Carter (mimi tout plein en mini-short et maxi tee-shirt Led Zep) il faut bien admettre qu’ils restent un chouïa en dessous de groupes comme The Subways alors ne comparons pas à des The Kills qui eux évoluent à des années lumières niveau présence scénique et offrent surtout des morceaux nettement plus recherchés. Mais ne boudons pas notre plaisir car les Blood Red Shoes possèdent une floppée de titres efficaces. Dans le plus ancien, le tubesque "I Wish I Was Someone Better", le jouissif "Its Getting Boring By The Sea" et dans les plus récents les sympathiques "Don’t Ask" et "Light It Up" pour ne citer qu’eux. L’ambiance dans la salle est bon enfant : le public prend un réel plaisir à remuer énergiquement mais toujours gentiment sur chacun des morceaux. Et ça tape dans les mains... et ça danse dans tous les coins... Le temps défile sans compter lorsque le second et ultime titre du rappel est joué, un morceau que j’apprécie particulièrement, "Colours Fade", à ce moment-là c’est sans doute moi qui deviens la plus groupie des groupies de la salle.

jeudi 2 décembre 2010

Madrugada - The Best Of


sorti le 29 novembre 2010 chez Emi

Les années passent, dix ans déjà, et l’on réalise que l’on n’a jamais tant aimé le meilleur groupe de rock bien sombre venu de Norvège : Madrugada. Savoir si cela tient au chant grave de Sivert Høyem ou aux ambiances saisissantes de mélancolie qui accompagnent les morceaux, Madrugada m’a toujours semblé être un groupe de torturés pour dépressifs. Histoire de noircir encore plus le tableau, l’été 2007, le guitariste Robert S. Burås meurt brutalement pendant l’enregistrement de l’ultime album des norvégiens qui sera appelé sobrement Madrugada et sortira en janvier 2008.

Le groupe norvégien se fait connaitre et charme bon nombre d’auditeurs dès sa première réalisation : Industrial Silence véritable mine de pépites musicales ("Beautyproof", "Higher", "Norwegian Hammerworks Corp.","Strange Colour Blue" ou encore "Belladonna"). L’année suivante The Nightly Disease et son "Sad Mambo" assure la reconnaissance du groupe aux yeux d’un public friand de ce rock obscur et joliment triste. En 2002 sort The Grit, album un peu décevant puis trois ans passeront avant un retour réussi avec The Deep End. Cette réalisation nettement plus complexe que les précédentes accroche dès le premier titre "The Kids Are On High Streets". Puis en 2008 Madrugada retrouve naturellement ses démons noirs dans un album où chaque morceau semble étrangement porter le poids du décès du guitariste ; on se souvient de l’inoubliable titre "Look Away Lucifer".

L’été dernier Madrugada sortait une édition deluxe (2 CD) de leur premier album Industrial Silence avec des pistes remixées et un second CD proposant des versions live ou bonus. Il y a deux jours c’est un Best Of regroupant sur 2 CD le meilleur donc de cette décennie : 27 titres connus et l’inédit "All This Wanting To Be Free". Les deux disques suivent une thématique particulière : le premier se veut nettement plus noisy rock et agressif se présentant comme une set list idéale alors que le second propose les morceaux beaucoup plus doux du groupe. Voilà un double album qui vient clore magnifiquement l’un des plus beaux chapitres du rock norvégien.










dimanche 28 novembre 2010

Caspian – Stimultania, Strasbourg (28/11/2010)


Autant dire que les Caspian en concert, qui plus est dans le cadre relativement intimiste du Stimultania, cela restera un souvenir puissant parmi les meilleures soirées offertes par Komakino. Se dire qu’on a payé seulement 3 euros pour bénéficier d’une telle prestation, on aurait presque honte de dépenser parfois dix fois plus pour des concerts foutages de gueule proposés par ailleurs. Quand on arrive, les cinq membres de Caspian sont tous scotchés au fond de la salle à leurs ordis, Iphone... à se demander si on ne tient pas là une belle brochette de glandeurs. Ils sont du genre musclés-tatoués avec un de leurs guitaristes doté d’une coiffure des plus improbables : sorte de mix entre le pétard de Robert Smith et la mèche de Justin Bieber. On s’attend à une prestation sympathique, ils le disent eux-mêmes cette date au Stimultania tombe au beau milieu d’une tournée dans des salles ou clubs de taille habituelle. Le concert a lieu un dimanche à 18h30 qui plus est, on va avoir l’indulgence d’une fin de we pour ce qui devrait être une date "intermède" pour les américains. Pourtant le matériel préparé dans la fond de la galerie impressionne avant même que le groupe ne commence à jouer. Pierre de l’association Komakino nous prévient : ça va jouer très fort. On en a déjà connu des concerts bruyants au Stimultania, on se doute bien qu’avec leur post-rock surpuissant ça jouera fort ! Mise en garde fort judicieuse effectivement : Caspian joue ULTRAFORT ! Et ce fut ULTRABON. Pendant une heure le groupe s’est démené pour nous offrir un concert d’une qualité impressionnante. Non seulement les titres proposés, anciens et nouveaux étaient d’une efficacité redoutable à retourner tous les coeurs lors de montées en puissance titanesques ou de ruptures rythmiques assassines. Mais la chose à laquelle je ne m’attendais absolument pas c’est la grâce incroyable avec laquelle ces balaises interprètent leurs morceaux. Jamais je n’aurais imaginé pouvoir écrire que Caspian en concert c’est tout aussi magnifique à voir qu’à entendre. Des costauds de la guitare, basse ou batterie qui parviennent à se mouvoir avec une telle symbiose et tant d’élégance c’est fascinant. Par moment on semblait voir face à nous une pieuvre avec à sa tête le batteur et ses tentacules guitares-basse. [Il convient à ce stade de l’article de préciser que je ne bois jamais et ne me drogue guère.] Le groupe semblait prendre un réel plaisir à jouer dans ce cadre et ces conditions particulières. Les membres de Caspian ont fait l’honneur de proposer au public du Stimultania un set inoubliable tant par la qualité de leurs morceaux que leur professionnalisme. Le soucis du perfectionnement qui séduit dans la construction de la plupart des titres se retrouve sur scène dans l’élaboration d’un set efficace et d’un final fort sympathique autour de percussions. Un concert qui ne fera pas regretter aux plus casaniers de s’être déplacés.

vendredi 26 novembre 2010

Caspian - You Are The Conductor

sortie initiale le 1er novembre 2005
nouvelle édition deluxe sortie le 16 mars 2010 chez Mylene Sheath Records
L’occasion était trop belle, entre les prochains concerts dans l’Est de Caspian et la réédition cette année de trois de leurs EPs en disques vinyls, d’évoquer l’une des meilleures formations post-rock de cette dernière décennie. Ces bonshommes de Boston officient ensemble dans les atmosphères lourdes et les mélodies alliant puissance et urgence depuis déjà 7 ans. You are The Conductor fut leur première réalisation, il y a tout juste 5 ans. A la réécoute, cet EP pourrait être sorti la semaine dernière tant son efficacité semble toujours intacte. Beaucoup s’accordent à placer Caspian au rang des pionniers qui ont su apporter une bulle d’air rafraîchissante dans un univers post-rock peu ragoûtant pour certains. Ils sont à rapprocher de formations du renouveau comme PelicanThis Will Destroy You, Explosions in the Sky et bien d’autres encore. Ce qui impressionne surtout avec You Are The Conductor, en se replaçant dans le contexte album de "jeunes" débutants, c’est la manière extrêmement judicieuse et divine à l’époque avec laquelle s’enchaînent les quatre premières pistes. Il y a là une cohésion remarquable dans la montée en puissance de l’EP qui époustoufle encore des années après. La groupe n’a guère déçu depuis. Il y a d’abord eu The Four Treesen 2007 et surtout Tertia en 2009. Deux albums avec lesquels le groupe n’a jamais cessé de se montrer convaincant et su garder la magie enchanteresse des toutes premières réalisations.

Caspian - Quovis + Further Up + Further In from wearepostrock on Vimeo.

mercredi 24 novembre 2010

A Place To Bury Strangers - I Live My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart EP


A Place To Bury Strangers - I Live My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart EP

sortie digitale depuis le 21 novembre 2010 chez Mute
Depuis 2006, les new-yorkais d’A Place To Bury Strangers ont parsemé leur route musicale d’EPs qu’ils nous offerts autour de leurs deux seules importantes réalisations : l’éponyme A Place to Bury Strangers (2007) et l’impressionnant Exploding Head (2009). Entre ces quelques disques et des prestations plutôt époustouflantes, comme celle de la Route du Rock 2009, le groupe a su s’imposer comme une référence dans la mouvance post-shoegaze actuelle et se frayer une place enviable ; là où d’autres illustres commencent à se casser les dents.Comme me le faisait justement constater l’an passé un lecteur en commentaire de l’article sur la sortie d’Exploding Head, le groupe est assez friand de rééditions de tout genre. Cet EP en est symptomatique. C’est un peu l’EP pour groupies. L’album Exploding Head s’achevait sur l’entêtant "I Live My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart". Titre qui a marqué nombre d’entre-nous et qui revient du coup dans l’actualité en multi-versions dans l’EP portant le même nom. A ces trois versions inédites (puisqu’on retrouve aussi la version originale) s’ajoute un morceau inédit "Girlfriend" et ses guitares acérées, déjà connu des spectateurs des performances live du groupe. Si je devais retenir ma version chouchou parmi les mix electro-techno proposés, c’est certainement le Secret Machines Remix et ses 06:42 qui l’emporte haut la main avec sa rythmique hautement assassine et les ambiances ultra pesantes du morceau original qui ont su être conservées.

mardi 23 novembre 2010

Brave Timbers - For Every Day You Lost

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sorti le 27 septembre 2010 chez Second Language Records et Rough Trade
Fini le temps des rigolades et de la désinvolture estivale. L’automne est là puis bientôt l’hiver prêts à attaquer insidieusement corps et âmes. L’heure est venue aux introspections dévastatrices. Ce premier album de Sarah Kemp qui se présente à nous avec le projet Brave Timbers ne pouvait pas mieux tomber.For Every Day You Lost est l’illustration musicale parfaite des "sanglots longs des violons de l’automne..." si chers à Verlaine. Sarah Kemp est une jeune violoniste qui a déjà officié dans maintes formations classiques puis a décidé de faire ses armes seules du côté d’une musique néo-classique à forte consonance mélancolique (c’est peu de le dire). Usant d’un violon larmoyant, d’une guitare épurée et d’un piano aux quelques notes désarmantes, la jeune femme parvient tout au long des onze pistes de l’album (et ses quatre pistes bonus) à bouleverser l’auditeur. Rien d’époustouflant dans les réalisations de Brave Timbers, les morceaux sont épurés et ne sont pas là pour en mettre plein les oreilles avec des prouesses originales et spectaculaires. Le classicisme et le dépouillement relatif des pièces proposées pourraient rendre l’ensemble complètement insignifiant. Il n’en est rien pourtant. Brave Timbers sait user d’une grâce subtile pour toucher l’intime et accompagner délicatement les esprits tristes et torturés. For Every Day You Lost est sans aucun doute l’album parfait (s’il en fallait un) pour accompagner nos sempiternelles asthénies automnales.



brave timbers - For Every Day You Lost from k craig on Vimeo.

samedi 20 novembre 2010

Jesu - Heart Ache & Dethroned



sorti le 16 novembre 2010 chez Hydra Head Records


Ô joie immense : encore du Justin Broadrick à nous mettre sous la dent ! Ces trois dernières années on ne compte plus les sensationnels albums, splits et EP qu’il nous a offerts avec Jesu. Heart Ache & Dethroned c’est la nouveauté de cette fin 2010... qui n’en est pas une finalement ! Il s’agit en fait du premier EP réalisé avec Jesu, Heart Ache (et ses deux morceaux fleuves de 20 minutes chacun), auquel s’ajoute l’EP Dethroned (constitué de quatre anciens morceaux qui étaient restés inaboutis jusqu’à présent). En voilà une bonne idée ! Déjà les adorateurs de Broadrick seront comblés par la découverte de ces quelques anciennes pistes récemment achevées. Mais surtout, les fans récents de cet incroyable artiste et de son oeuvre délicieusement torturée, ceux qui ne suivaient pas encore les premiers pas broadrickiens du temps de Napalm Death ou encore ses époustouflantes réalisations au sein de son groupe phareGoldflesh , ceux-ci découvriront avec les deux premières pistes ("Heart Ache" et " Ruined") l’incroyable force quasi mystique que Jesu portait déjà dès 2004. Ces deux morceaux semblent nettement plus dépouillés que les réalisation récentes pourtant on y retrouve déjà la puissance de boucles hypnotiques et la paradoxale légèreté des mélodies qui accompagnent une pesanteur tenace. Les quatre "anciennes-nouveautés" sont chacune à tomber. En septembre dernier, il suffisait de quelques secondes à peine, lors de la découverte de l’extrait "Dethroned" pour être immédiatement emporté par un flot de guitares époustouflant. Les morceaux suivants sont du même acabit. Autant dire que le doublé "Dethroned" suivi par "Annul" et ses riffs tout en lourdeur est carrément assassin.


Prions pour que Justin Broadrick poursuive la fouille de ses fonds de tiroir (ou qu’il se remette dare-dare à ses nouvelles compositions) et nous offre encore dans les mois à venir d’autres pièces fleuves musicales d’une efficacité tout autant redoutable.

jeudi 18 novembre 2010

Her Name Is Calla - The Quiet Lamb

sorti le 12 octobre 2010 chez Denovali Records Les membres de Her Name Is Calla sont originaires de Leicester, la formation existe depuis 2004. En 2007 la sortie en copies limitées de deux 7" assez remarquables marque les esprits. D’ailleurs, l’un de ces deux morceaux fleuves, "Condor And River", se trouve être la pièce maîtresse de The Quiet Lamb. Her Name Is Call, comme tous les groupes de post-rock ou affiliés, joue des atmosphères planantes et des ruptures violentes rompant ainsi la quiétude ambiante dans laquelle l’auditeur se pose pendant de longues (interminables parfois) minutes. Sur la durée, il n’est pas aisé d’entrer et d’apprécier à sa juste valeur The Quiet Lamb. A moins d’être un dingue de ce style musical, le décrochage nous guette et peut surprendre à chaque instant. Tout comme ces illustres références, que ce soit du côté de GY!BE (Godspeed You! Black Emperor) voire iLiKETRAiNS (filiation moins évidente à mon goût), pour apprécier l’envolée épique de chacune des pistes il est nécessaire de s’y plonger intensément et régulièrement. Ce qui n’est pas toujours évident quand celles-ci avoisinent les 8 minutes (jusqu’aux 17 minutes de "Condor And River"). Alors, comme avec des groupes comme A Silver Mt. Zion, on finit par s’attacher surtout à quelques morceaux sur lesquels on revient régulièrement sans forcément réécouter l’album dans son intégralité.

mercredi 17 novembre 2010

Will Stratton - New Vanguard Blues

sorti en autoproduit le 27 juillet 2010 disponible via Bandcamp
De formation classique depuis l’enfance (piano dès l’âge de quatre ans), tombé dans la marmite Nick Drake à l’adolescence, l’encore tout jeune Will Stratton propose avec New Vanguard Blues son troisième LP. Quand à 20 ans, le petit surdoué étudiant en philo sortait son premier album, c’est Sufjan Stevens qui apparaissait en guest sur l’un de ses morceaux. C’est dire si le garçon n’a pas eu de mal à se faire remarquer et se rendre crédible dès ses premières réalisations. Will Stratton nous offre avec New Vanguard Blues de sympathiques ballades folk dans un style épuré. L’ensemble plutôt minimaliste séduit par la délicatesse du chant et la subtilité avec laquelle le jeune artiste égrène ses quelques accords. Ce que l’on pourrait prendre aux premières écoutes pour une certaine mollesse se révèle au fil du temps être une poésie sonore étrangement enivrante portée par toutes sortes d’émotions parfois poignantes.

samedi 13 novembre 2010

Wild Nothing – Golden Haze EP

Wild Nothing – Golden Haze EP
sorti le 12 octobre 2010 chez Captured Tracks
Au printemps dernier, sortait Gemini premier album du projet Wild Nothingporté par le tout jeune Jack Tatum. Une réalisation de dream pop revival aux chants aériens comme il en existe bon nombre ces derniers mois. Album prometteur, remarqué sans forcément marquer durablement les esprits. On y retrouvait des ambiances 80’s déjà connues et maintes fois entendues appuyées par des guitares ou des synthés façon The Cure par exemple. Avec bienveillance, on notait la qualité de la réalisation tout en regrettant son manque flagrant d’originalité. Seulement voilà, pour lutter contre les esprits chagrins de mon espèce, Jack Tatum ne lâche pas l’affaire. Cinq mois après la sortie du LP, Wild Nothing nous revient avec un EP 6 titres : Golden Haze. La recette n’a guère été révolutionnée, on navigue dans la continuité directe de l’album. Pourtant il convient de constater que, l’air de rien, on commence à s’attacher aux petits morceaux tout sympathiques de Jack Tatum et ses acolytes. Ne serait-ce que pour le morceau d’introduction, le très réussi "Golden Haze" rappelant les plus jolies mélodies new-wave pop de mes souvenirs curistes et pour le morceau final, "Vultures Like Lovers", qui aurait presque quelques teintes Animal Collective dans les échos et la construction. Reste à voir comment le groupe transforme l’essai lors de ses performances live.


vendredi 12 novembre 2010

Jeanne Moreau & Étienne Daho - Le condamné à mort (de Jean Genet)

Jeanne Moreau & Étienne Daho - Le condamné à mort (de Jean Genet)
sorti le 8 novembre 2010 chez Radical Pop Music/Naïve
C’est une curiosité amusée et sceptique qui m’a poussée à m’intéresser à cette réalisation inattendue portée par un duo tout aussi surprenant. Étienne Dahod’abord, un artiste dont je n’ai plus croisé la route depuis que ses chansons pop agrémentaient les boums de mon adolescence. Il retrouve ici Jeanne Moreaumonstre sacré et comédienne de légende. Déjà la rencontre n’était pas des plus évidentes. C’est surtout ce qui les unit qui retient l’attention  : l’interprétation de l’un des écrits les plus sulfureux du siècle dernier : Le condamné à mort (de Jean Genet). En 1942 l’écrivain Jean Genet est incarcéré à Fresnes, c’est là qu’il croise un beau voyou : Maurice Pilorge. Le jeune prisonnier va fasciner et obséder le poète au point de lui inspirer par écrit les fantasmes les plus crus. Ce texte, véritable manifeste érotico-punk, fut jugé pornographique lors de sa parution. Aujourd’hui encore, il n’est pas forcément aisé d’écouter de manière désinvolte des propos qui transpirent l’érotisme et traduisent le désir urgent de l’écrivain pour son beau prisonnier. A cela s’ajoute une trame dramatique : la pénible incarcération avec la sentence de mort qui plane sur la tête du bel éphèbe, jeune assassin. La Mort et l’ Amour. Nombreux sont ceux qui furent marqués par ces écrits de Jean GenetMouloudji dès les années 50 puis Hélène Martin qui les mit en musique en 1961 (la version actuelle s’inspire d’ailleurs de son travail). C’est en 1997 qu’Étienne Daho commence à interpréter sur scène, avecHélène Martin justement, l’extrait "Sur mon cou". Le chanteur le proposera régulièrement lors de ses futurs concerts. Un jour, l’entendant sur scène,Jeanne Moreau qui a connu et côtoyé Jean Genet, rencontre Étienne Daho et ensemble les deux artistes décident de rendre un hommage vibrant au poète qui aurait eu 100 ans le mois prochain.
C’est avec une virginité toute relative qu’il convient de se plonger dans ce travail de réinterprétation du Condamné à mort. Oublions le Daho et la Moreau portés par notre pensée collective. Écoutons là un homme dont le chant n’a jamais été aussi juste. Etienne Daho interprète tout en délicatesse et avec une grande finesse les élans amoureux et physiques d’un homme tourmenté par son désir obsessionnel. On croirait entendre un jeune homme chanter tant ses interprétations semblent légères et innocentes. Jeanne Moreau par sa voix sombre et rocailleuse rappelle la teinte dramatique de la réalité historique. C’est plus en sombre témoin que la comédienne se pose alors qu’Étienne Daho s’offre à l’auditeur comme Genet aurait aimé que Maurice Pilorge s’offre à lui.
Le condamné à mort reste, les temps passant, une déclaration d’amour d’homme à homme magnifique, engagée et poignante comme il en existe peu. L’audace et la passion de deux artistes pour la poésie noire de Jean Genet ont permis de porter ce projet ambitieux et d’aboutir à une réalisation-hommage délicatement émouvante.

dimanche 7 novembre 2010

Release party Tis + Kimberlie and Clark - Le Hall des Chars, Strasbourg (06/11/2010)


Hier soir nous fêtions au Hall des Chars la distribution officielle de l’album deTisLost In The Flax Flowers, par le label Cosmopolite Records. Pour l’occasion le groupe avait invité les adorables Kimberlie & Clark à partager l’affiche en leur compagnie. Une soirée très conviviale et chaleureuse comme on en a l’habitude lorsque l’un de ces deux groupes se produit sur scène.
Ce qui est attachant avec Kimberlie & Clark c’est leur désinvolture permanente. Pourquoi se mettre la pression alors qu’ils sont là pour passer un bon moment et nous faire partager leurs morceaux fort sympathiques ? Les morceaux s’enchainent dans la décontraction totale devant un public dont rêverait toute maîtresse d’école tant il est sage et attentif ! "C’est quoi déjà le morceau maintenant ?"... "Ah zut, on recommence... tiens j’ai oublié de prendre mon harmonica !"... Ce qui pourrait passer pour un amateurisme rigolo séduit l’auditoire apportant au set une légèreté jubilatoire. Bientôt un an que le duo musical existe et pourtant à les voir jouer ensemble, on ressent toujours l’étincelle liée à la rencontre de Julien et Laura. Elle est belle et bien vivace cette étincelle qui est le moteur de cette délicieuse expérience musicale. Un EP sera bientôt enregistré pour une sortie en 2011, d’autres concerts suivront très certainement. Le public de fidèles qui s’accroit au fil des prestations du groupe sera au rendez-vous.
Pour Tis les choses sérieuses commencent. L’air de rien, la formation strasbourgeoise portée par Audrey Braun et Pierre Vasseur s’impose comme l’un des groupes dont la capitale alsacienne peut être tout aussi fière que d’autres formations locales soutenues par des labels plus connus (Herzfeld par exemple). Au risque de radoter, l’une des choses qui m’avait séduite lorsque j’avais commandé l’album de Tis c’était toute la qualité autour de l’objet (le visuel et les photos magnifiques) et le sérieux avec lequel Audrey, Pierre et ceux qui les entourent mènent tout cela. Ils ont un souci du détail et une sorte de perfectionnisme qui impressionnent et surtout font plaisir ! Quand tant de pseudo-artistes avec un culot monstre, se croient tout permis en présentant des morceaux dans des packagins qu’on croirait faits par des gamins de grande section de maternelle où tout se pète la gueule quand on ouvre le boitier du CD (et j’évoque des albums que j’ai achetés et non des envois promotionnels), quand on voit des jeunes groupes de la capitale qui s’imaginent le nombril du monde musical indé, avec des attitudes à la limite de la courtoisie, qui nous font subir des prestations plus que piteuses... soulignons, soulignons l’effort que certains artistes (des vrais pour le coup) font pour nous offrir non seulement des morceaux de grandes qualités mais aussi des soirées inoubliables. Cela ne tient pas à grand chose mais il suffit d’un peu de générosité et d’inventivité. Hier soir par exemple, à l’achat de notre billet, le groupe offrait un très joli pins souvenir, la scène était agrémentée de décorations faites d’intéressants masques d’animaux... C’est nettement plus agréable pour le public que des artistes qui arrivent en jogging cracra en faisant la gueule, un sachet de supermarché à la main qu’ils accrochent à leur micro durant tout leur concert (c’est du vécu de La Laiterie). Tis nous a offert un set de belle facture avec leurs perles rock folk incontournables comme "Nameless Story", "Dorian Gray", le magique "Song For Ghosts" et le toujours aussi efficace "Lost In The Flax Flowers". Quelques nouveautés aussi qui, on l’espère, augurent de futures réalisations pour bientôt. Cette release party restera une très belle soirée avec beaucoup de chaleur (au propre comme au figuré d’ailleurs) et une humilité terriblement attachante pour ces deux groupes chouchous de la scène montante strasbourgeoise.