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vendredi 30 mars 2012

Dominique A - Vers les lueurs


Album sorti le 26 mars 2012 chez Cinq7
Que dire de plus qui n’a déjà été écrit ici ou encore  à propos du nouvel album de Dominique A. On note un véritable consensus du côté des médias de référence mais aussi des webzines et autres blogs musicaux autour deVers les lueurs, neuvième album fort réussi du grand Monsieur A. Il n’y a guère que dans les commentaires des auditeurs les plus aguerris que l’on peut remarquer quelques dissonances. Beaucoup ont une histoire plus ou moins longue avec Dominique A, ses réalisations personnelles et ses collaborations multiples et éclectiques. Il y a quasi 20 ans, Dominique A c’était La Fossettedisque produit par Vincent Chauvier sur le regretté et excellent labelLithium. [A noter depuis janvier dernier la réédition spéciale en deux CD remasterisés de l’album La Fossette et de l’autoproduit Un disque sourd.] Depuis ces deux dernières décennies, l’homme reste un artiste tout à la fois reconnu et pourtant tellement méconnu. En vingt ans Dominique A a su rester un artiste intègre n’hésitant pas à s’ouvrir à des voies conventionnelles et plus populaires (notamment avec ses collaborations avec Calogero) mais aussi en s’intéressant à des artistes plus underground avec par exemple son inattendue participation à l’un des morceaux du groupe d’abstract hip-hop Psykick Lyrikah : "La foule". Pour présenter grossièrement Dominique A, c’est avant tout une voix et des textes (ce qui est déjà beaucoup), c’est aussi l’un des seuls artistes capable de faire pleurer un public de festival (Je n’oublie pas la Route du Rock 2009.). Véritable passeur d’émotions, il a su au fil de sa carrière, avec plus ou moins de réussite, bouleverser son public avec un talent d’écriture qui le porte au niveau des plus grands paroliers de la chanson française. Mon histoire avecDominique A reste chaotique : après avoir été charmée par La fossette (et son "Courage des oiseaux"), je fus un peu moins chamboulée par Remué. C’estAuguri qui me rattrapa en 2001 pour un temps seulement... Il me faudra attendre L’horizon en 2006 pour retomber en amour avec les morceaux et les textes du monsieur. La Musique, sorti en 2009, ne m’emballa guère. C’est avec beaucoup de scepticisme que je me suis pourtant précipitée pour acheter Vers les lueurs. Deux extraits ayant suffi à me convaincre que ce disque-là ferait sans doute partie de ma trilogie personnelle du meilleur de Dominique A. L’album existe en version 15 titres (avec des bonus FNAC) et reconnaissons-le, malgré quelques bémols à apporter, il marquera indéniablement la carrière du poète musicien. Beaucoup présentent cette nouvelle réalisation comme l’album d’un quadra apaisé et amoureux. Pas mal de morceaux en effet respirent la fraîcheur et l’exaltation affective. Ce sont sans doute les pistes les plus touchantes et poétiques ("Parce que tu étais là"...). D’autres aux orchestration plus rock (certains y reconnaissent des guitares à la Noir Désir, pas faux.) apportent à l’ensemble un bel élan ("Close West", "Mainstream"). Il y a le tubesque "Rendez-nous la lumière" un peu bien-pensant, certes, mais terriblement efficace. Le morceau fleuve "Le convoi" approche les 10 minutes d’exception tant par les paroles que les orchestrations. Heureusement qu’il y a "Parfois des bruits" pour donner un semblant d’objectivité dans ce concert de louanges : morceau au démarrage insupportable, sorte de fourre tout instrumental, personnellement destabilisant. Voilà la piste que je saute systématiquement à chaque écoute. Une seule sur la quinzaine de morceaux, autant dire qu’il n’y a quasiment aucun "déchet" dans cet album. Elles sont rares les réalisations qui s’apprécient à ce point de bout en bout. Preuve d’un travail remarquable, qui devrait amener au grand Dominique une reconnaissance plus générale et tellement méritée.
En vidéo le single "Rendez-nous la lumière" :
En extrait live "Par les lueurs" :

En extrait live version inédite " Le convoi"

Plaisir régressif "Le courage des oiseaux" :

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lundi 26 mars 2012

Du sludge allemand , du live ambiance Schtroumpfs : Omega Massif


Il aura suffi que Monsieur Pelecanus m’invite à découvrir le charme du sludge allemand des zigotos d’Omega Massif pour que ce premier week-end printanier prenne une allure particulière. L’écoute intensive de leur dernier album sorti en 2011 Karpatia (Chronique à lire chez Fenec) offre le renouveau qui manque en effet dans les dernières réalisation de Pelican.Du lourd somme toute raffiné. Il eut été dommage de passer à côté. Merci pour ce conseil venu du net !
"Ursus Arctos" peut-être le meilleur morceau de l’album en live :

jeudi 22 mars 2012

Pelican – Ataraxia/Taraxis



Sortie prévue le 10 avril 2012 chez Southern Lord Records

Pour les adorateurs de Pelican chacune des nouvelles réalisations des petits gars de Chicago est vécue comme une réjouissance tombée du ciel. D’ici quelques semaines sortira un nouvel EP 4 titres : Ataraxia/Taraxis. Autant le dire de suite : rien de nouveau sous le soleil ! Voilà qui ravira les inconditionnels de mon espèce mais qui navrera certainement ceux qui sont lassés par les envolées mille fois connues de l’un des meilleurs groupes de post-metal de ces dernières années. C’est vrai : le groupe use (et abuse ?) toujours de la même recette. On ne peut pas dire que Pelican étonne ou se mette beaucoup en danger depuis March To The Sea. Mais comme cela fonctionne toujours à merveille... pourquoi changer ? Il y a quelques mois un inédit live qui se trouve être le premier morceau extrait de ce nouvel EP : "Lathe Biosas" promettait un disque de belle facture. C’est le cas effectivement ! Les morceaux sont étonnamment courts (entre 3 et 5 minutes) mais tout aussi efficaces que les opus de plus de 10 minutes auxquels le quatuor nous avaient habitués précédemment. Une ouverture paisible nous est offerte avec "Ataraxia", puis vient le tour du décoiffant "Lathe Biosas", c’est ensuite "Parasite Colony" dont on s’entête inlassablement. Pour clore, place au redoutable "Taraxis" : morceau aux apparences trompeuses, d’une puissance inattendue. Après une phase d’introduction faite de riffs calmes et aériens, le morceau se mue en une déflagration sonore digne des meilleurs épisodes musicaux déjà proposés par les américains. Nul besoin de chipoter : cet EP = 4 excellents titres.

Bon sang que j’aime et j’aimerai éternellement, passionnément, à la folie... ces envolées toujours démentielles des quatre bonshommes de Pelican !

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mardi 20 mars 2012

Xiu Xiu - Stimultania, Strasbourg (19/03/2012)


Parmi les concerts phares du Festival Supersounds proposé par Hiéro Colmar il y avait la venue de Xiu Xiu à Stimultania. Hasard bienheureux : c’est au cœur de la toute récente exposition de photos de Norbert Ghisoland que le concert prenait place. Un écorché vif, véritable tourmenté de la vie au milieu de portraits à haute charge émotionnelle, voilà de quoi offrir un concert intense. Le cadre est excellent, en effet, pour s’imprégner au mieux de la tension des morceaux de Jamie Stewart et de ses interprétations en quasi transe. [L’homme a la paupière qui tressaute et la pupille fuyante lorsqu’il chante yeux mi-clos : impressionnant !]. Il est attachant et vraiment fascinant Jamie tant il semble tiraillé entre son côté obscur-torturé et une facette plus légère quand on l’observe ranger son étui à guitare tout mimi, porter ses baskets aux allures de pastèques (vertes et roses à pois noirs) et utiliser ses innombrables médiators roses. Il en a fait grand usage en en cassant un par morceau en moyenne, c’est dire l’énergie que le bonhomme déploie lorsqu’il joue. Pas mal de titres du récents Hi ! ont été interprétés ainsi que la reprise du morceau de Joy Division "Ceremony". Le groupe conclut par l’un des titres emblématiques de Xiu Xiu : "I Luv The Valley Oh" [Pour l’anecdote, un coup d’œil furtif en début de concert sur la setlit, je devine un cœur en bas de page, un cœur qui ne peut-être qu’un pictogramme pour CE morceau MAIS si c’était juste un cœur pour décorer la feuille quelle déception ce serait ! Autant dire que j’ai passé tout le concert obnubiler par cette histoire de cœur et que les premiers accords du morceau final ont été une délivrance de mon esprit tout aussi tordu que celui deJamie.] Alors difficile de faire preuve d’objectivité tant l’artiste est un personnage étonnant qui fascine (à lire cet excellent article écrit par deux amis de Playlist Society : Xiu Xiu : entre cynisme et romantisme). Certains, peu habitués aux prestations live en galerie d’art, qui espéraient sans doute un concert de salle ont pu être déçus (j’ai entendu des "mais y a même pas eu de rappels ! c’étaient quoi ces éclairages et ce son tout naze ?!). Forcément on ne peut pas avoir à la fois une proximité liée à l’intimité du lieu et une prestation telle qu’on peut la vivre dans une salle véritable. Effectivement, j’ai trouvé parfois le son limite notamment sur "Joey’s song" qui était par moment difficilement reconnaissable mais bon... Ce sont presque des détails insignifiants tant le moment que l’on vit à quelques centimètres des membres de Xiu Xiu reste un privilège que de nombreux autres spectateurs (ceux qui ont vu Xiu Xiu les jours précédents dans des vraies grandes salles) nous envient.
Quelques jours plus tôt à Londres :

Xiu Xiu - "Ceremony" (Joy Division cover)
Quelques jours plus tôt à Londres : Xiu Xiu  - "Ceremony" (Joy Division cover)
Xiu Xiu - "I Luv the Valley OH!"

dimanche 18 mars 2012

Oberhofer – Time Capsules II


sortie prévue le 26 mars 2012 chez Glassnot Records
Brad Oberhofer n’a pas encore 20 ans quand, en 2010, il sort avec trois copains l’EP "Away Frm U" / "Dead Girls Dance" : deux titres aux allures pop réjouissantes. C’est sous le patronyme Oberhofer du chanteur-leader (pourquoi pas) que le groupe new-yorkais évolue. Après avoir diffusé plusieurs EP autoproduits, c’est chez Glassnot Records que le quatuor sortira l’albumTime Capsules II. Il reprend des titres déjà diffusés sur les précédentes réalisations du groupe. Les jeunes hommes à défaut d’offrir un son réellement novateur semblent piocher un peu dans tout ce qui se fait de particulier dans la musique pop rock actuelle. Si bien que les morceaux du groupe parlent à tout le monde ! Certains y perçoivent même du Beirut !? On n’a pas dû prendre les mêmes drogues ! Pour ma part j’y reconnais des mélanges étranges avec un soupçon d’Animal Collective par ci, du saupoudrage de Vampire Weekendpar là et même des tentatives hasardeuses d’envolées façon Silver Mt Zionlight. A la première écoute, les chansons de Time Capsule II provoquent une addiction qui n’est pas désagréable. Pourtant il faut bien l’avouer, sur la longueur, l’album devient assez vite pénible. On sature des gentillets OUhOUh qui reviennent dans plusieurs titres ou des syllabes qui s’étirent en trémolos à l’infini comme dans le "so we can be alone AlooooOOoone Alooone AlOOne AlooOOoOOOooOOne .... hou hou hou hou" du morceau "Haus" aux paroles bien niaises au passage. Le chant énerve aussi par moment : il est sans doute un chouïa exagéré dans l’articulation. Ce n’est plus du chant mais ce sont carrément des exercices de diction qu’exécute Brad Oberhofer. Bizarre. On croirait entendre des comptines où se répètent inlassablement les mêmes quatre phrases en accentuant chaque syllabe suivies d’onomatopées interminables. On pourrait se montrer bienveillants sur ces quelques maladresses vocales. Et bien non car trop c’est troOOoOOOoOp ! Il y a même un morceau qui s’intitule "oOoO" ! C’est à se demander si ces quatre-là ne sont pas des fétichistes des histoires d’O. Blague à part, c’est un peu dommage car au delà des paroles un peu mièvres et d’un chant trop articulé voire "surjoué", il y a chez Oberhofer un réel potentiel. On le devine dans les mélodies attrayantes de leurs compositions. Ces jeunes gens semblent avoir une énergie à revendre : à eux maintenant de la canaliser efficacement.
En écoute :

dimanche 11 mars 2012

Von Ostheim + Lauter - Mudd Club, Strasbourg (09/03/2012)

Lauter

Vendredi début de soirée, il régnait au Mudd Club une atmosphère conviviale et touchante. A l’image des organisateurs de la toute jeune associationEcho Echo, les artistes présents respiraient la simplicité et la générosité.
Julien Bougel présentait l’une de ses multiples errances musicales sous le nom de Von Ostheim. C’est un artiste confidentiel et apprécié par quelques connaisseurs aguerris présents dans un public relativement nombreux. Beaucoup le découvraient certainement ce vendredi. Le garçon n’a même pas commencé à jouer qu’il dégage un capital sympathie étonnant. On le croirait presque venu là par hasard, tout à la fois heureux et gêné de jouer devant un public qu’il a sans doute quitté il y a un bon moment déjà. Guitare, casquette et voix il n’en faut pas plus pour laisser place à l’artiste et démarrer un set musical tout en sensibilité et en finesse. Il est surprenant d’observer ce garçon à l’apparence fragile et quelquefois hésitant offrir des interprétations aussi solides et portées par une charge émotionnelle rare. Les compositions de Von Ostheim touchent aussi bien par leur beauté sensible que par la sincérité d’interprétation parfois désarmante de leur auteur. Ce fut un beau moment de partage authentique qu’on espère pouvoir revivre d’ici peu.

* * *


Lauter jouait ensuite en solo version guitare & harmonicas. C’est un peu compliqué d’évoquer Lauter car il s’agit d’un artiste reconnu depuis de nombreuses années dans ses projets divers et variés, figure musicale locale, membre historique du label Herzfeld et je le connais peu finalement. Forcément ce que je pourrai en dire sonnera faux ou énervera par tant d’imprécisions ceux qui l’aiment et le suivent depuis toujours. Tant pis ! Je le découvrais véritablement ce vendredi soir. Pourtant ce n’est pas faute d’être actif et productif depuis de nombreuses années : pas mal de ses réalisations solo sont en écoute sur son bandcampLauter nous a proposé quelques-unes de ses propres compositions mais aussi un morceau qu’il joue au sein du Herzfeld Orchestra. C’est une musique folk mélancolique mais jamais triste qui nous est délivrée au gré de quelques ballades aux mélodies attachantes. Le public passe un moment savoureux malgré un fond sonore un peu désagréable de quelques personnes pressées d’investir la cave du Mudd Club pour la soirée clubbing qui se prépare. On reconnaît même la reprise de "The Love Song" deThe Cure : belle réussite qui sans dénaturer l’originale lui apporte une charme singulier. Le concert de Lauter tout comme l’ensemble de la soirée restera un beau moment de simplicité et de sincérité.

jeudi 8 mars 2012

At The Drive-In, this is forever... Live At Electric Ballroom, London (07/12/2000)

Mais pourquoi donc certains d’entre nous, et moi la première, restons tant attachés aux réalisations hasardeuses et déroutantes que Cedric Bixler etOmar Lopez nous balancent au gré des différents albums de The Mars Volta ? Un peu comme une amoureuse transie qui s’accroche coûte que coûte à un pauvre nase infréquentable, on s’évertue au fil des déceptions qui s’accumulent à trouver encore un intérêt à défendre les réalisations d’un groupe que beaucoup ont abandonné depuis de nombreuses années (De Loused In The Comatorium pour les plus exigeants, Amputecthure pour les plus bienveillants). 
Faut-il être zinzin, désespéré ou n’avoir aucun bon sens ? Cela tient au fait, à mon avis, qu’avant de devenir complètement nases ces personnes ont été formidables et que nous nous raccrochons à l’idée que ce qui a été génial une fois le redeviendra forcément. En ce qui concerne l’inoubliable formation d’El Paso,At The Drive-In, la nostalgie glorieuse a fait un retour fracassant à l’annonce du come-back inattendu du groupe, après une dizaine d’années de séparation, pour quelques concerts exceptionnels (2 Coachella aux USA, 1 Benicassim en Espagne, 1 Fuji Rok au Japon... d’autres peut-être ?). Voilà que celles et ceux qui au début des années 2000 ne connaissaient même pas l’existence deRelationship of Command se mettent à fantasmer sur la possibilité de pouvoir enfin assister à un concert de folie furieuse des chevelus et nerveux texans. [Mon excuse à moi c’est qu’en ce temps-là on m’avait téléportée dans un monde parallèle où les principales écoutes musicales étaient l’hymne des Teletubbies et les tubes d’Henri Dès.]
Quand on se plonge sur les archives live qui réapparaissent un peu partout sur le net, il est indéniable que les concerts d’At The Drive-In resteront à jamais des moments mémorables pour tous les chanceux qui y étaient. 
En décembre 2000 Joseph Ghosn témoignait de la prestation du groupe aux Transmusicales de Rennes sur les Inrocks :
"Les texans d’At The Drive-In sont impressionnants : sur scène, ils sautent, hurlent, gesticulent dans tous les sens, se cognent et chahutent leurs morceaux qui sont de véritables hymnes punk-rock, dans la droite lignée du MC5 et de Nirvana.
Les guitares explosent toutes distordues, le micro sursaute dans tous les sens : bientôt, il ne fonctionnera plus. Pas grave : ça n’empêche pas ces nouveaux Stooges de mener leur jeu comme de vrais petits maîtres, mettant à genoux une salle venue là pour voir De La Soul et toute surprise par les effusions rock’n’roll de ce groupe-là. Certains, paraît-il, en ont pleuré. De joie."
Voilà pourquoi ce concert de l’ Electric Ballroom de Londres même visible dans une qualité moyenne est un émerveillement de chaque instant. Ces types-là avaient la hargne que beaucoup n’ont plus. Ils jouaient chacun de leurs concerts avec une énergie phénoménale. Cedric Bixler c’est à la fois le seul homme que je connaisse qui reste super sexy en secouant ses maracas, l’Indiana Jones du micro, celui qui fait l’amour aux enceintes en se frottant lascivement au bord de la scène, le champion olympique du jeté de pied de micro, l’homme pile-électrique qui ne fatigue jamais. Bref : un véritable fantasme à la brune chevelure.
Alors d’abord pour mon plaisir égoïste et celui d’autres je l’espère, voilà le concert intégral d’At The Drive-In à l’Electric Ballroom de Londres (07/12/2000)

Tracklist :
- 1.Arcarsenal 2’20
- 2.Pattern Against User 5’40
- 3.Cosmonaut 11’20
- 4.Lopsided 15’40
- 5.Rolodex Propaganda 21’30
- 6.Rascuache 24’40
- 7.Invalid Litter Dept. 29’00
- 8.One Armed Scissor 35’30
- 9.Enfilade 41’50
- 10.Quarantined 47’00
- 11.Catacombs 56’50
- 12.Napoleon Solo 1h02’00

mercredi 7 mars 2012

Yellow Ostrich - Strange Land


Réalisé le 6 mars 2012 chez Barsuk Records
Voilà c’est fait ! Depuis hier Strange Land, la nouvelle réalisation de Yellow Ostrich est dans les bacs. Il y avait une grande impatience personnelle à l’idée de découvrir les nouveaux morceaux du jeune Alex SchaafStrange Land c’est un peu pour cet artiste les premiers pas dans la cour des grands. The Mistressétait de l’ordre de la démo prometteuse réalisée dans une chambre d’étudiant. Après une signature chez Barsuk Records et le passage à une formation groupe trio, c’est une réalisation nettement plus aboutie que les new-yorkais d’adoption nous offrent. Le premier extrait "Marathon Runner" était déjà révélateur d’un son nouveau. Il aura suffi de six jours d’enregistrement pour aboutir à un album nous offrant une palette musicale riche avec des arrangements judicieux. Les morceaux de Strange Land conservent la fraîcheur et la relative candeur qui ont pu charmer l’auditeur de The Mistress. Ce n’est certes pas l’album qui va bouleverser nos écoutes musicales et pourtant il y a des je-ne-sais-quoi au détour de chaque morceau pour retenir notre attention et profiter de quelques moments d’écoutes réjouissants. Pour notre plus grand plaisir, Yellow Ostrich s’émancipe doucement et peut ainsi profiter de notre écoute bienveillante.

samedi 3 mars 2012

Kasabian - La Laiterie, Strasbourg (02/03/2012)

Photo Delphine VAN BRACKEL

Inutile de maintenir le suspense : il y a eu du décevant dans le concert de Kasabian à La Laiterie. Cela me fait mal aux phalanges de devoir l’écrire mais c’est un fait. Depuis cette nuit j’ai la très désagréable impression de revivre le traumatisme de 2006 quand j’avais vu Pelican suivi du concert deMogwai. Les premiers m’avaient touchée par leur sincérité, la qualité de leur set et leur générosité quand les autres s’étaient montré péteux, avaient balancé un concert sans âme avec un son insupportable. Voilà, l’histoire se répéterait presque. Il y a quelques jours je m’enthousiasmais à la suite du concert de The Subways devant une Laiterie bien peu remplie alors que c’est vraiment l’amertume qui m’envahit au lendemain de la venue de Kasabian à Strasbourg. La faute à qui, la faute à quoi ? Sans doute aux trop gros espoirs que l’on met dans un évènement qui n’est pas à la hauteur des nos attentes.
La Laiterie était bondée et il fut bien complexe d’effectuer mon habituelle expédition vers la droite de la scène tant le public s’était massé densément dans le début de salle pour écouter une première partie qui préfigurait déjà l’ambiance de déception qui anima la majeure partie de ma soirée. Alors je ne vais pas m’étendre plus longtemps sur Belakiss (étonnant choix de mauvaise première partie pour un groupe du niveau de Kasabian) dont l’unique intérêt aura permis de faire fuir quelques spectateurs vers le bar du hall d’entrée facilitant ainsi mon arrivée dans mon petit coin tranquille en bout de salle. 21h38 : le groupe investit la scène avec le morceau "Days Are Forgotten" et là déjà deux choses m’inquiètent : le son est un peu poussif pour un morceau qui habituellement ne nécessite pas un niveau de saturation ou une puissance telle etTom Meighan a vraiment une drôle de tête ! D’habitude il entre en scène avec lunettes de soleil de manière plutôt fringante ce qu’il avait apparemment fait la veille à Lille. Hier soir, il semblait dès le début du concert un peu ... fatigué (?) du moins pas au top de sa forme. En même temps son premier échange avec une jeune spectatrice strasbourgeoise fut : "Hello Bitch !". Il n’allait pas si mal tout compte fait ! Quoi qu’il en soit Tom Meighan a réussi à assurer le show durant l’heure et demi de concert en échangeant avec le public, interprétant les morceaux comme il fallait : il a fait son job. Sergio Pizzorno le compositeur et autre chanteur du groupe paraissait quant à lui nettement plus enjoué et alerte que son camarade de scène. Les autres membres étaient égaux à eux-mêmes. Le groupe a proposé quelques-uns de ses grands tubes et pourtant le coeur n’y était pas. La salle bougeait certes mais on était loin de l’effervescence offerte par les fougueux The Subways quelques jours plus tôt. Cette folie furieuse a pointé le bout de son nez au moment de "Fire" dernier morceau en rappels c’est à dire à 5 minutes de la fin du concert. C’est un peu couillon. Alors pourquoi ce concert fut décevant ? (Surtout en comparaison avec l’excellente prestation de 2010 dans la même salle.). Le groupe qui joue habituellement dans des stadium est peut-être un peu blasé et a perdu en générosité et simplicité. J’allais pester méchamment contre La Laiterie pour abus de niveau sonore insupportable quand je découvre qu’à Lille aussi les spectateurs du Zenith ont subi les mêmes agressions auditives. Dommage car la plupart des titres étaient noyés dans un gros son à la limite du supportable selon les emplacements dans la salle et perdaient cruellement en subtilité. Et il n’y avait pas que le son qui fut nauséabond, les jeux d’éclairages sont passés à maintes reprises du meilleur au pire ! Alors une chose : un jour j’ai découvert les jeux de lumières avec effets stroboscopiques lors d’un concert de Nine Inch Nails et j’ai trouvé cela dément. Lorsque A Place To Bury Strangers use et abuse des lumières saccadées jusqu’à nous faire nous sentir mal, on a presque envie de dire que c’est légitime avec leur musique et l’ambiance de leur set. MAIS alors ce que soit avec un groupe comme Kasabian, que par moments, on se prenne des espèces de méga flash incessants en pleine figure et que l’on doive supporter de très longues minutes des effets stroboscopiques lourdingues avec le son qui sature en parallèle tout en réalisant qu’on a payé 35€ pour vivre ce moment-là, on en conclut vite qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre petite tête ! Finalement, malgré les quelques déceptions, le public semble ravi d’avoir pu profiter dans une salle à taille humaine d’un groupe dont on adore la majorité des morceaux. Il y a eu quelques grands moments de plaisir où toute la foule de La Laiterie sautillait gaiement. Le groupe a fait preuve de sympathie et a assuré un concert dans les règles prédéfinies. Ce que l’on retiendra surtout c’est que nous étions bien contents parce que le concert affichait complet et que nous y étions.