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jeudi 30 décembre 2010

Piresian Beach - Parttalan EP



Piresian Beach - Parttalan EP
C’est en Hongrie qu’il faut jeter un œil ou plutôt une oreille pour se laisser bercer par les réalisations lo-fi de Piresian Beach. On les trouve via BandCamp en fouinant du côté du psychédélisme musical. C’est presque rien et tellement de choses à la fois. C’est une voix lointaine déconcertante, ensorcelante... C’est parfois pesant et limite étouffant comme un soir d’orage. Ce peut être léger et entrainant comme une baguenaude amoureuse. C’est aussi crade et classe qu’un rimmel qui coule sur une peau satinée.

lundi 27 décembre 2010

Autre Ne Veut - Autre Ne Veut




sorti le 30 août 2010 chez Olde English Spelling Bee


Autre Ne Veut est un artiste de Brooklin surtout connu du milieu electro. Il a sorti cet été un premier album remarquable par la qualité des réalisations et surtout la richesse de celles-ci. L’homme cultive l’anonymat, pas évident de trouver quelques informations le concernant. Il existe une interview qu’Autre Ne Veut a accordé à Altered Zone où il explique notamment ses sources d’inspiration et sa façon d’évoluer. Autre Ne veut offre une plongée dans les musiques R&B, soul, pop synthétiques des années 80 ou encore les jams sessions des années 90. Le tout est remanié avec maestria grâce à la magie de subtiles arrangements électroniques nous ramenant en 2010. De quoi séduire même les plus réfractaires aux styles musicaux "patchworkés" par Autre Ne Veut. Pitchfork ne s’y est pas trompé en accordant un 8.1 (review Pitchfork) a une première réalisation déjà fort prometteuse.


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lundi 20 décembre 2010

Michel Cloup - M.C. single #1



sorti le 22 novembre 2010 et disponible à l’achat via Bandcamp
album prévu en 2011
Il ne m’est jamais facile d’évoquer les multiples réalisations musicales associées à Michel Cloup tant ma vie personnelle est liée au parcours musical du toulousain. C’est lors de mon premier concert en couple (avec celui qui deviendra un mari et le père de mes enfants) que ma route croisa Michel Cloup. C’était en 1992, nous allions voir Lush dans la salle du Krakatoa de Bordeaux, la première partie était assurée par Lucie Vacarme. Nous ne savions pas encore que le guitariste de cette formation serait à l’origine de l’un de nos plus beaux traumatismes musicaux de l’avant 2000. Fin 90s nous enflammions nos soirées étudiantes en écoutant Diabologum. Puis c’est Experience qui accompagna nos premières nostalgies au son d"Aujourd’hui maintenant" et notre envie d’amour éternel avec pour hymne l’émouvant "Deux". En parallèle Michel Cloup, qui semble s’éveiller avec une idée nouvelle par jour, avait du temps de Diabologum tenté l’aventure solo avec Peter Parker Experience. A l’époque d’Experience, c’est au hip hop (festif ?) auquel Michel s’essaye en trio avec Panti Will. N’oublions pas l’étonnant Overnight Project qui consistait à créer des bandes sonores de quelques films de séries B à base de zombies et autres créatures étranges. Et puis est venu le projet porté par Francisco Esteves (bassiste d’EXPerience) :Binary Audio Misfits ! (BAM !). Une belle réussite qui associe le rock des toulousains au rap des The Word Association d’Austin.
En 2011 donc, c’est aussi en solo que Michel Cloup évoluera. Sans artifice, sans pseudonyme, un peu comme un saut dans le vide, tout seul comme un grand, Michel (visiblement accompagné en tournée du fidèle Patrice Cartier batteur d’Experience) progresse comme jamais dans l’intime. A l’écoute des deux morceaux de M ?.?C single #1 on retrouve les ambiances effleurées sur quelques titres d’Experience et proposées ici de manière beaucoup plus épurée. Quelques rapprochements peuvent être faits du côté des amis historiques (époque Lithium) de Mendelson (Michel s’est d’ailleurs produit récemment avec Pascal Bouaziz), "Je te regarde dormir" ayant la même intensité "ciné-musicale" que certains des meilleurs morceaux des parisiens. Quant au "Cercle parfait", comme toute chanson chacun se l’approprie au delà de ce qui fut à son origine. Chaque mot résonne chez moi de façon très personnelle, remémorant un vécu et des émotions qui ont accompagné ces 5 dernières années. Bouleversant forcément surtout quand la vraie vie ne se termine pas aussi joliment qu’une chanson de Michel Cloup : au bout du tracé de notre cercle parfait... c’est la tangente qui nous a emportés.

dimanche 19 décembre 2010

Dalot – Loop Over Latitudes

sorti le 9 septembre 2010 chez n5MD
Derrière Dalot se cache une artiste grecque : Maria Papadomanolaki. C’est dans le milieu de l’art sonore que la jeune femme se fait d’abord connaître par des performances scéniques ou radiophoniques. En 2007 et 2008 Maria propose une exhibition assez ambitieuse et originale : une pièce vocale interactive basée sur des lectures (par les visiteurs eux-mêmes) d’extraits de Samuel Beckett. Tout l’intérêt de la chose réside dans la réécoute de ces enregistrements en s’appuyant sur la musicalité de la voix et la décontextualisation : c’est le projet Stoma qui recevra de prestigieuses récompenses. En 2009, c’est avec Dalot que Maria goûte au plaisir de la création plus musicale avec la sortie d’un premier EP :Flight Sessions. Elle est alors accueillie au sein du chaleureux et combien délicat label n5MD, Loop Over Latitudes est ainsi le premier album de la jeune femme. Il reprend 3 pistes de l’EP et propose 6 morceaux originaux. Inspiré par 6 années d’errances à travers la planète, les premières mesures offrent un vagabondage sonore assez efficace. On retrouve quelques recettes classiques de l’ambient avec des nappes mélodiques, de la guitare épurée et des chants éthérés. Puis viennent se superposer des éléments sonores enrichissant et singularisant chaque morceau. Que ce soit dans la rythmique, dans les ajouts de bruits environnants , les pistes défilent les unes à la suite des autres sans aucun sentiment de lassitude avec même l’apparition de quelques pépites comme le bouleversant "When" magique et envoûtant.


samedi 18 décembre 2010

Of Monsters and Men - Little Talks

Of Monsters and Men - Little Talks (single)
sorti le 13 octobre 2010 dans le cadre de la promotion du festival Iceland Airwaves
disponible à l’achat ici / Debut album prévu pour 2011
A Reykjavík, on ne trouve pas seulement une diva aux tenues scéniques improbables ou encore des fêlés qui aiment courir nus dans les forêts, il y aussi quelques bandes de potes qui pratique une musique moins grandiloquente et plus conventionnelle. Of Monsters and Men est une toute récente formation islandaise lauréate du concours Músiktilraunir. Le groupe, au grand complet depuis mars dernier, aime conter des histoires un peu fantastiques d’hommes et de monstres au moyen de morceaux folk privilégiant l’acoustique. Rien de bien novateur : beaucoup d’artistes en France ou ailleurs évoluent sur ces terres musicales. Pourtant il y a chez Of Monsters and Men un entrain et une jovialité particulièrement accrocheurs. 



mercredi 15 décembre 2010

A Place To Bury Strangers - La Laiterie, Strasbourg (14/12/10)


Il fallait être en forme hier soir pour profiter au mieux de la prestation des A Place To Bury Strangers. Déjà, le groupe se produisait en troisième partie de soirée à 22h10 après The Molly’s et Young Prims. En fait ce fut plutôt 22h30 pour un set assez court finalement et sans rappel (triple programmation oblige ?). Il ne fallait pas être épileptique et surtout bénéficier d’une audition résistant à toute épreuve. C’est sans doute la raison pour laquelle, la salle de La Laiterie Club était correctement remplie de gaillards plus proches de la vingtaine que de la quarantaine. Le trio tant attendu arrive en scène dans une configuration triangulaire (un peu logique quand on est trois), disposition qui n’évoluera pas véritablement tout au long de la soirée. Les new-yorkais d’A Place To Bury Strangers sont plutôt du genre à jouer chacun dans son coin sans véritables échanges sur scène et extra-scène. Dès le début du set le jeu visuel est assez époustouflant : entre images projetées en fond de scène, quelques premiers effets stroboscopiques, des projecteurs en arrière de scène mettant en relief tantôt le guitariste ou le bassiste et toutes sortes de formes optiques créant un halo à l’arrière du batteur. Ce effort visuel constitue un des réels atouts de la prestation. Le groupe commence fort, le niveau sonore est poussé très haut, créant une sorte de bruit chaotique dans lequel il est parfois difficile de reconnaitre les morceaux. Au détour d’un accord, d’une rythmique particulière, de sonorités on se remémore quelques titres connus "It’s Nothing" , "Girlfriend", "In Your Heart". Pas la peine de s’aider des paroles, le chant est parfaitement inaudible, ce qui est un peu normal pour un groupe qui revendique d’abord sa fibre bruyante avant sa fibre mélodique. Malgré tout cet arsenal sonore, il faut admettre que le set a un tout petit peu de mal à décoller sur le début. Mais petit à petit une pesanteur prend la salle et c’est sur un final éblouissant d’une très longue durée avec le titre phare "I Live My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart" que le groupe achève de manière époustouflante la soirée. Morceau fleuve durant lequel Dion Lunadon nous aura gratifié de sa présence basse à la main, au sein de la salle dans une sorte de délire d’interprétation autiste entouré par la foule avant de retourner sur scène pour accompagner dans une même transcendance Oliver Ackermann et achever ainsi une fin de set de toute beauté.

lundi 13 décembre 2010

Jesu - Christmas


sortie prévue le 1er janvier 2011 chez Avalanche Inc.
Qu’est-ce que c’est chouette d’avoir régulièrement des nouvelles de Justin K Broadrick ! Périodes de noël obligent, animé par les atmosphères, les sensations des festivités à venir, Justin K Broadrick a composé et enregistré ces toutes dernières semaines un single sobrement intitulé "Christmas". Comme à l’habitude c’est prenant et émouvant. On y retrouve la nostalgie, la joie mais aussi la tristesse liée à une période pour certains bien difficile à traverser.
Deux autres versions remixées du morceau "Christmas" sont également proposées.

vendredi 10 décembre 2010

Teen Porn - Loose Fur 7"


Teen Porn - Loose Fur 7"
sorti le 11 septembre 2010 via Bandcamp
Groupe parfait à écouter lors de réveils brumeux ou de soirées sulfureuses,Teen Porn fait partie des formations inédites et étonnantes que l’on prend plaisir à découvrir chez AMDISCS. Ce n’est jamais évident de savoir qui fait quoi par là-bas tant les informations sur les artistes sont difficilement accessibles. Il semblerait que Teen Porn soit un duo au sein duquel nous retrouvons Mat Cothran (Coma Cinema) et Rachel Levy (Kiss Kiss Fantastic). Les deux morceaux proposés sur Loose Fur 7" sont d’ailleurs deux pistes que l’on retrouve sur le Coma Cinema/Teen Porn Split 7" sorti tout récemment. Teen Porn n’a pas de libidineux que le nom. Ses morceaux sombres et lascifs nous entraînent dans une pop électronique obscure et éthérée. Les ambiances y sont à la fois chaudes et glaciales. Voluptueusement étourdissant.

mardi 7 décembre 2010

Yellow Ostrich - The Mistress

sorti en version digitale le 13 octobre 2010 disponible via Bandcamp
sortie prévue en version vinyle le 15 février 2011
Dans l’immense famille des sans-label l’artiste que tout le monde devrait s’arracher incessamment se nomme Alex Schaaf. Certains l’ont déjà croisé via son groupe The Chairs, d’autres (plus en avance qu’ici-même), personnes délicieuses et magiques, avaient déjà repéré le jeune garçon sous Yellow Ostrich avec son étonnant EP Morgan Freeman (entièrement inspiré de la page wikipedia de l’acteur). Quant à moi, avec un wagon de retard, c’est au détour des excellents podcasts de KEXP et de l’écoute du morceau "Whale" que le charme Yellow Ostrich a opéré. The Mistress propose un panachage de morceaux pop-rock légers. Il y a une sympathique fraîcheur revigorante et même une sorte de candeur touchante sur la plupart des pistes. On retrouve de légers accents à la Vampire Weekend avec le même genre de mélodies gentillettes. La première partie de l’album est plus accrocheuse que les morceaux de toute fin légèrement soporifiques. Mais qu’importe ! L’écoute des premières pistes avec leurs airs et rythmiques entêtants suffit déjà à combler notre plaisir. Du jouissif et de l’extrêmement prometteur pour un petit doué la pop légère.
"Whale" version live


"I Think U Are Great"

dimanche 5 décembre 2010

Blood Red Shoes - La Laiterie, Strasbourg (04/12/2010)


Il y en avait pour tous les goûts hier soir quartier Laiterie. Cela allait du concert rap grand public de Soprano dans la grande salle de La Laiterie jusqu’à la release party de belle facture proposée par le label Herzfeldà l’occasion de la sortie l’album de Philippe Poirier. Entre le très classe et le populaire indigeste, j’ai opté pour la facilité, l’entre-deux, en allant découvrir sur scène le duo anglo saxon Blood Red Shoes qui officiait dans La Laiterie Club. Cela me titillait depuis déjà de longs mois de voir ce que pouvait donner sur scène ces deux jeunes gens à l’origine du jouissif Fire Like This.
Qu’est-ce qu’une très bonne soirée de concert ? Assister à une prestation phénoménale d’artistes surdoués qui scotchent tout le monde sur place ? Pas seulement. Plus les années passent, plus je constate que je passe d’excellentes soirées parfois par la seule grâce d’un public d’une efficacité et motivation hors normes. Dans ces cas-là le concert ne se joue pas seulement sur scène mais surtout dans une salle qui porte carrément le groupe et crée alors une alchimie remarquable rendant le concert inoubliable. Hier soir les jeunes gens du public de la Laiterie Club étaient vraiment formidables. Déjà lors du set fort convaincant des rockeurs belges de Wallace Vanborn l’ambiance était électrique. Ça dansait et bougeait sec dans un Club laiterie déjà bien rempli. Et d’ailleurs, un garçon se remuait beaucoup plus que tout le monde, sautillant, criant, pogotant... Steven Ansell lui-même ! Le blond batteur de Blood Red Shoes n’est vraisemblablement pas du genre à se la couler douce dans la loge en attendant son set, il fait aussi animateur d’ambiance pour le public lors des premières parties ! Blague à part , si il y a bien une chose qui est agréable ce sont ces artistes qui prennent plaisir à venir partager et profiter avec leur public des prestations de ceux qui les accompagnent en tournée. Ceci est aussi un bon indicateur de l’ambiance hors scène. Quand Blood Red Shoes investissent la scène ce sont hurlements hystériques et délires dans toute la salle [Il faut dire que le hasard m’avait placée au beau milieu des groupies allemandes de Steeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeven !] Quelle épreuve ces concerts pour jeunes ! Il faut concéder à perdre quelques décibels d’audition et surtout s’attendre à être secouée comme un prunier ! Concernant la prestation de l’ultratonique blondinet Steven et de sa douce brune Laura-Mary Carter (mimi tout plein en mini-short et maxi tee-shirt Led Zep) il faut bien admettre qu’ils restent un chouïa en dessous de groupes comme The Subways alors ne comparons pas à des The Kills qui eux évoluent à des années lumières niveau présence scénique et offrent surtout des morceaux nettement plus recherchés. Mais ne boudons pas notre plaisir car les Blood Red Shoes possèdent une floppée de titres efficaces. Dans le plus ancien, le tubesque "I Wish I Was Someone Better", le jouissif "Its Getting Boring By The Sea" et dans les plus récents les sympathiques "Don’t Ask" et "Light It Up" pour ne citer qu’eux. L’ambiance dans la salle est bon enfant : le public prend un réel plaisir à remuer énergiquement mais toujours gentiment sur chacun des morceaux. Et ça tape dans les mains... et ça danse dans tous les coins... Le temps défile sans compter lorsque le second et ultime titre du rappel est joué, un morceau que j’apprécie particulièrement, "Colours Fade", à ce moment-là c’est sans doute moi qui deviens la plus groupie des groupies de la salle.

jeudi 2 décembre 2010

Madrugada - The Best Of


sorti le 29 novembre 2010 chez Emi

Les années passent, dix ans déjà, et l’on réalise que l’on n’a jamais tant aimé le meilleur groupe de rock bien sombre venu de Norvège : Madrugada. Savoir si cela tient au chant grave de Sivert Høyem ou aux ambiances saisissantes de mélancolie qui accompagnent les morceaux, Madrugada m’a toujours semblé être un groupe de torturés pour dépressifs. Histoire de noircir encore plus le tableau, l’été 2007, le guitariste Robert S. Burås meurt brutalement pendant l’enregistrement de l’ultime album des norvégiens qui sera appelé sobrement Madrugada et sortira en janvier 2008.

Le groupe norvégien se fait connaitre et charme bon nombre d’auditeurs dès sa première réalisation : Industrial Silence véritable mine de pépites musicales ("Beautyproof", "Higher", "Norwegian Hammerworks Corp.","Strange Colour Blue" ou encore "Belladonna"). L’année suivante The Nightly Disease et son "Sad Mambo" assure la reconnaissance du groupe aux yeux d’un public friand de ce rock obscur et joliment triste. En 2002 sort The Grit, album un peu décevant puis trois ans passeront avant un retour réussi avec The Deep End. Cette réalisation nettement plus complexe que les précédentes accroche dès le premier titre "The Kids Are On High Streets". Puis en 2008 Madrugada retrouve naturellement ses démons noirs dans un album où chaque morceau semble étrangement porter le poids du décès du guitariste ; on se souvient de l’inoubliable titre "Look Away Lucifer".

L’été dernier Madrugada sortait une édition deluxe (2 CD) de leur premier album Industrial Silence avec des pistes remixées et un second CD proposant des versions live ou bonus. Il y a deux jours c’est un Best Of regroupant sur 2 CD le meilleur donc de cette décennie : 27 titres connus et l’inédit "All This Wanting To Be Free". Les deux disques suivent une thématique particulière : le premier se veut nettement plus noisy rock et agressif se présentant comme une set list idéale alors que le second propose les morceaux beaucoup plus doux du groupe. Voilà un double album qui vient clore magnifiquement l’un des plus beaux chapitres du rock norvégien.