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samedi 26 mars 2011

The Finkielkrauts - Smog (EP)

sorti le 15 mars 2011 chez Another Records
Le retour dans l’actualité musicale des dénommés Finkielkrauts est une succession d’excellentes surprises. D’abord parce que l’information concernant l’enregistrement d’un second EP par les petits gars de Tours m’avait complètement échappée. L’année dernière sortait Distance, un EP complètement hallucinant et terriblement jouissif par la force rock & rollesque déjantée qui portait chacun des morceaux. Des "gogols mignons" pour lesquels le coup de foudre musical fut instantané. Des musiciens à l’apparent esprit potache dont les compositions et les interprétations laissaient paraître une maturité déjà fort prometteuse. Une année passe, du côté des Finkielkrautsdes séparations géographiques laissaient craindre un split inévitable du groupe, de mon côté Distance restait l’EP fil rouge, l’album qu’on a envie de réécouter à l’occasion, celui qu’on prend plaisir à ajouter dans ses différentes listes iTunes, on y revient régulièrement et chaque fois avec plus de plaisir encore. Cette semaine quand arrive dans ma boîte aux lettres une enveloppe d’Adeline de l’excellent label Another Records ma première pensée est pour lesFinkielkrauts : et si, et si... Manque de bol la boîte aux lettres est ce jour-là porteuse de mauvaises nouvelles dont il faut s’occuper en urgence, l’enveloppe est posée sur un coin de table. Le lendemain, humeur anxieuse, humeur maussade quand le regard se pose sur l’enveloppe Another Record toujours intacte. Déchiquetage frénétique et, comme dans les meilleurs noëls de notre vie, c’est L’OBJET que l’on voulait qui apparaît sous nos yeux. Cris de joie, excitation immédiate : c’est qu’en plus l’esthétisme de l’EP est vraiment chouette. Le packaging est certes léger mais quelle beauté ! La pression est forte : l’inespéré devenu réalité provoque immanquablement l’angoisse de la déception. 6 morceaux qu’on écoute d’une traite et qui bluffent dès les premières mises en oreille. Déjà le petit clin d’œil du morceau d’ouvertureDistance (titre rappelant le nom de l’EP précédent) est fort touchant. Démarrage en gaieté donc avec ce titre aux riffs charmants et aux mélodies accrocheuses, ça sonne un peu pop-rock avec une tension sous-jacente que l’on devine. Dès le deuxième titre ça ne rigole plus : un cri libérateur (?) que beaucoup aimeraient pouvoir pousser de temps à autres et nous voilà projeter dans des atmosphères plus tendues. Le chant (sorte de complainte grave) répétitif devient vite obsédant. Réminiscences new-wave dans les intonations ou les ambiances agrémentées d’un petit côté plutôt punk rock : le résultat en est délicieusement épatant ! D’autres morceaux s’enchaînent toujours portés par une forme d’urgence et une lourde mélancolie. Piste après piste, on plonge insidieusement emportés dans les profonds tourments que le groupe libère. Le morceau "Borderline" est une réussite absolue, véritable point d’orgue de cette froideur musicale et de la tension palpable. Ce sont 8 minutes qu’on se repasserait en boucle pendant des heures tant on en raffole. Après 2/3 du morceau complètement hypnotiques qui bercent l’auditeur le mettant dans un état semi léthargique, allant le caresser jusque dans les zones les plus sombres de son âme, un apaisement traître qu’on croit libérateur à 2 minutes de la fin se mue en un retour de vague inattendu et dévastateur. Certainement le morceau le plus époustouflant découvert cette année. L’EP s’achève avec "Incorrect" petite perle nerveuse ramenant à l’auditeur toute l’énergie puisée dans les pistes précédentes. Le premier EP des Finkielkrauts était prometteur, le second est carrément ravageur !